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Zones commerciales : le gouvernement lance un appel à projets de 24 millions d’euros pour en transformer une vingtaine

Elles sont l’un des symboles de la « France périphérique », de la bétonnisation et du grignotage des terres agricoles. Le gouvernement a lancé, lundi 11 septembre, un appel à projets doté d’une enveloppe de 24 millions d’euros pour accompagner la transformation d’une vingtaine de zones commerciales situées à l’entrée des villes, sur les 1 500 à 1 800 que compte le pays.

L’enveloppe doit permettre de financer des études préalables et de recruter un chef de projet par zone concernée. Concrètement, les porteurs de projet devront se manifester auprès des préfectures, qui effectueront une présélection des dossiers. Deux vagues de lauréats seront désignés, en novembre 2023 et début 2024.

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Elles concentrent aujourd’hui 72 % des dépenses des Français

Archétype de ce que certains observateurs appellent « la France moche », ces zones commerciales se caractérisent par de larges voies bordées de panneaux publicitaires, avec des façades généralement en tôle et entourées de vastes parkings.

Elles « sont à bien des égards l’incarnation du XXe siècle : celui de la consommation de masse, celui de l’automobile pour tous, celui du pavillon pour chacun », a déclaré la ministre déléguée chargée des PME, du commerce et de l’artisanat, Olivia Grégoire, lors de la présentation de l’appel à projet.

Pour les commerçants aussi, ce modèle a longtemps été « une forme d’eldorado », a reconnu la ministre, avec des magasins construits il y a soixante ans « sur du foncier agricole peu onéreux, des “boîtes à chaussures” cubiques bâties à moindres frais ».

Aujourd’hui encore, elles concentrent 72 % des dépenses des Français. Mais dans un monde « qui prend conscience de ses limites, la zone commerciale a atteint les siennes », a estimé Olivia Grégoire.

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Des « enjeux écologiques majeurs »

« Nous avons des enjeux écologiques majeurs, à savoir comment on évite d’avoir des bâtiments qui sont des passoires thermiques », a ajouté de son côté le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu. Il espère diviser par deux les délais actuels pour réaménager ces zones. « Ce n’est pas d’abord un problème d’argent. Ce qui bloque aujourd’hui ce sont les réglementations, ce sont les délais, les procédures d’autorisation », a-t-il reconnu.

Le projet de loi sur l’industrie verte, en discussion au Parlement, devrait également lever certains blocages réglementaires, en permettant de déroger par exemple au plan local d’urbanisme (PLU) ou de réduire les délais.

Ainsi, une zone commerciale dynamique en milieu urbain pourra-t-elle être densifiée et faire place à du logement, tandis qu’une zone en déprise pourra être « renaturée », ou encore accueillir une activité industrielle lorsqu’elle est située en zone peu dense.

Le gouvernement avait déjà annoncé à l’automne dernier l’extension aux entrées de ville de l’acte 2 d’« Action cœur de ville » (ACV), programme qui ne concerne que les villes moyennes.

Le Monde avec AFP

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