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Le président du COR, critiqué par Elisabeth Borne pendant la réforme des retraites, sur la sellette

Le président du Conseil d’orientation des retraites, Pierre-Louis Bras, à Paris, le 11 juin 2015.

L’exécutif tâte le terrain. Selon nos informations, les services de l’Etat ont sollicité plusieurs personnalités, au printemps et peu avant la coupure estivale, pour prendre la présidence du Conseil d’orientation des retraites (COR), en remplacement de Pierre-Louis Bras. Ce travail d’approche n’a, pour le moment, débouché sur aucune prise de décision. Si le départ de l’actuel titulaire de la fonction semble ne pas encore être acté, le seul fait qu’il soit envisagé retient l’attention : ces derniers mois, l’intéressé a été directement critiqué par le pouvoir en place, au motif qu’il aurait contribué à semer la confusion dans le débat autour de la réforme des retraites.

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Le dossier est suivi par l’Elysée, en lien avec Matignon : la nomination du président du COR, à la discrétion du gouvernement, fait l’objet d’un décret du président de la République, « sur le rapport » de la première ministre. Au moins quatre personnes ont été contactées pour remplacer M. Bras.

Parmi elles, il y a Eric Aubry, actuellement conseiller spécial de Gérard Larcher (Les Républicains), le président du Sénat, et ancien membre du cabinet de François Fillon quand ce dernier était à Matignon (2007-2012). M. Aubry connaît très bien le sujet des retraites, notamment pour avoir été l’un des artisans de la réforme de novembre 2010 qui avait reporté à 62 ans l’âge légal d’ouverture des droits à une pension.

Contexte tendu

C’est en 2015 que M. Bras a été désigné président du COR, un organe chargé de produire, chaque année, un rapport afin d’éclairer les décideurs publics et la population sur « les perspectives à moyen et long terme » de notre système par répartition. Placée auprès de la première ministre, l’institution est composée de parlementaires, de hauts fonctionnaires, d’experts et de représentants des partenaires sociaux.

Compte tenu du temps que M. Bras a passé à son poste, la démarche consistant à lui trouver un successeur ne paraît pas illégitime. Mais elle intervient dans un contexte tendu, le président du COR – un inspecteur général des affaires sociales qui a été conseiller de plusieurs ministres socialistes durant sa carrière – étant clairement pointé du doigt à la suite de prises de parole jugées provocatrices.

Dans Le Parisien du 9 avril, la première ministre, Elisabeth Borne lui avait reproché d’avoir « brouillé les esprits », alors qu’elle cherchait à convaincre l’opinion qu’il fallait reporter à 64 ans l’âge légal de départ pour ramener le système à l’équilibre. La première ministre faisait allusion aux propos de M. Bras, lors d’une audition à l’Assemblée nationale : le 19 janvier, il avait expliqué que les dépenses de retraites « ne dérapent pas », tout en précisant que le rapport du COR de 2022 prévoyait des déficits durables. Mais beaucoup n’avaient retenu que l’idée selon laquelle la situation restait sous contrôle et ne nécessitait pas, par conséquent, de réforme.

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