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Pendant la Coupe du monde de rugby, la France soigne sa politique dans le Pacifique

Le président Emmanuel Macron et le premier ministre du Vanuatu, Ishmael Kalsakau (à sa gauche) au Festival d’art mélanésien à Port Vila, le 27 juillet 2023.

Emmanuel Macron a prévu de continuer à dérouler sa stratégie d’influence dans le Pacifique à l’occasion de la Coupe du monde de rugby, dont le coup d’envoi devait être donné, vendredi 8 septembre, à Paris, avec le match France – Nouvelle-Zélande. Le chef de l’Etat français devrait échanger avec ses homologues de Papouasie-Nouvelle-Guinée (le premier ministre, James Marape, a été reçu dès vendredi matin), du Vanuatu et de Fidji, dont les équipes participent à la compétition. « L’occasion de faire le suivi de la visite du président de la République en Océanie en juillet, le premier déplacement international d’un président français dans la région », a expliqué l’Elysée, jeudi.

Le rugby lui fournit aussi une occasion supplémentaire de voir Louis Mapou et Moetai Brotherson, les chefs indépendantistes respectifs des exécutifs de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, territoires fournisseurs de champions dans le XV tricolore et piliers de l’Indo-Pacifique français. M. Mapou est engagé dans des discussions cruciales sur l’avenir institutionnel et économique de l’archipel calédonien, auxquelles le gouvernement d’Elisabeth Borne s’est consacré toute la semaine avec les indépendantistes et les loyalistes du territoire.

Une influence très relative

Mais le Vanuatu, où Emmanuel Macron avait longuement échangé, en juillet, avec le premier ministre réputé pro-occidental, Ishmael Kalsakau, a changé de dirigeant lundi 4 septembre, à la suite de l’un de ces renversements de coalition dont le petit pays du Pacifique Sud a l’habitude. Sato Kilman, 65 ans, déjà élu quatre fois à ce même poste par le passé, a aussitôt annoncé qu’il pourrait revoir le pacte de sécurité en cours de discussion avec l’Australie. Canberra dispute à Pékin le titre de principal partenaire de l’archipel. M. Kilman est réputé plus proche de la Chine que son prédécesseur.

L’affaire démontre qu’un mois après la visite, qualifiée « d’historique », d’Emmanuel Macron, l’influence de Paris dans l’ex-condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides, convoité par toutes les puissances pour sa position géostratégique, demeure très relative.

Autre contrariété possible : le 4 septembre, à Papeete, l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, un ami de la Chine décoré par le régime du président Xi Jinping, n’a pas vraiment épousé la ligne critique des « nouveaux impérialismes » développée par le président Macron en juillet. « C’est sûr qu’il y a l’Inde avec laquelle il faut penser, il y a l’Australie, évidemment, mais il y aura la Chine, a-t-il déclaré. Et, au fond, la Polynésie n’est pas un pays qui doit chercher des querelles, elle doit chercher des coopérations. »

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