Close

Sénatoriales : en Nouvelle-Calédonie, l’omniprésence de Sonia Backès crée des remous

Sonia Backès, au centre, à Matignon, avant une réunion aves les leaders calédoniens sur l’avenir de la filière nickel, le 6 septembre 2023.

En Nouvelle-Calédonie, le premier tour des sénatoriales opposera huit candidats le 24 septembre. Les non-indépendantistes disposent de la majorité absolue parmi les 578 grands électeurs calédoniens appelés à s’exprimer, mais c’est l’indépendantiste Robert Xowie qui entame ce premier tour en position de force. Deux sièges étant à pourvoir, l’élection se déroulera au scrutin majoritaire à deux tours.

Chez les non-indépendantistes, cette élection prend des allures de primaire avant les provinciales de 2024. D’un côté, une liste adoubée par la majorité présidentielle et composée du sénateur Les Républicains sortant Pierre Frogier et de la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Sonia Backès (Renaissance). Face à eux, Gérard Poadja (Calédonie ensemble, affilié à l’Union centriste au Sénat), également sortant, et le dissident Les Républicains, Georges Naturel, tenteront de faire entendre leur propre musique. Un temps évoquée, la candidature de Sonia Lagarde, maire de Nouméa, la capitale qui concentre donc le plus grand nombre de grands électeurs, ne s’est pas concrétisée.

Cette division du camp non-indépendantiste tranche avec l’unité affichée lors des législatives, il y a tout juste un an, où, à l’exception de la seconde circonscription dans laquelle Les Républicains avaient présenté leur propre candidat, les uns et les autres avaient réussi à dépasser leurs antagonismes. Sur le fond, c’est le projet d’« hyper-provincialisation », c’est-à-dire un pouvoir accru accordé aux collectivités spécifiques à la Nouvelle-Calédonie que sont les provinces, soutenu par Pierre Frogier et Sonia Backès dans les discussions sur le futur statut du territoire, qui fait grincer des dents une partie des non-indépendantistes.

Un projet qui porte un risque de « partition », selon ses détracteurs, dont Gérard Poadja. Kanak originaire du Nord de la Nouvelle-Calédonie, Gérard Poadja refuse « une Calédonie autre qu’unitaire. Moi, je suis partisan du dialogue permanent avec les indépendantistes, pas de couper le pays en deux avec chacun qui vit de son côté, et c’est ça que je veux faire entendre ». Avis partagé par Georges Naturel, maire (LR) de Dumbéa, commune en pleine expansion de la banlieue de Nouméa. Celui que tout le monde en Nouvelle-Calédonie appelle « Dédé », encarté à droite depuis 1981, joue la carte de l’hyper-proximité de l’élu local auprès des grands électeurs et dénonce des arrière-cuisines politiciennes, bien éloignées de ce que devrait être, selon lui, « la recherche du destin commun que l’on veut pour nos enfants ».

Il vous reste 53.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top