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Procès de l’ultradroite : le tribunal annule la procédure, les sept prévenus libres

Le tribunal judiciaire de Paris a annulé vendredi 8 septembre pour « irrégularités » toute la procédure visant sept proches de l’ultradroite qui comparaissaient pour participation à un groupement en vue de commettre des violences après la demi-finale de Coupe du monde France-Maroc.

Le tribunal a notamment estimé que les arrestations des prévenus dans un bar du 18arrondissement de Paris le 14 décembre 2022, le soir du match France-Maroc, n’étaient pas dans le périmètre d’action assigné aux policiers ce soir-là et les a donc annulées ainsi que les procès-verbaux dressés à l’occasion.

Les sept prévenus, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, 24 ans, considéré comme l’ancien chef du groupuscule d’ultradroite les Zouaves, dissous en janvier 2022, sont donc libres et ne seront pas jugés. Après un instant de stupeur, les sept jeunes gens se sont pris dans les bras et congratulés. « Je n’y croyais pas », a lancé l’un d’eux.

Avant d’annoncer sa décision, le tribunal s’était retiré pendant plus d’une heure pour délibérer des questions de nullité soulevées par les avocats de la défense. « Les interpellations » des prévenus étaient « illégales », avait ainsi soutenu Me Georges Sauveur, avocat de deux prévenus.

Surveillance accrue des mouvances d’ultradroite

Les sept jeunes gens étaient poursuivis pour « participation à un groupement en vue de violences volontaires ou dégradations » et, pour certains, port d’arme. Selon des procès-verbaux, un sac appartenant à l’un des prévenus aurait ainsi contenu des matraques mais ce sac a été « perdu » au cours de la procédure, ont fait remarquer des avocats.

Figure connue de l’ultradroite, Marc de Cacqueray-Valmenier, cheveux ras et barbe brune, en T-shirt noir, a déjà été condamné et incarcéré ces dernières années. Il est actuellement mis en examen et sous contrôle judiciaire dans une autre affaire instruite à Bobigny. Les six autres prévenus, habitant la région parisienne ou Rouen, ont des profils divers.

Parmi eux, des intérimaires, des étudiants en droit ou en commerce, un agent immobilier vivant dans le 16e arrondissement de la capitale ou un employé polyvalent du distributeur Lidl qui dit avoir quitté l’armée par « désaccord » avec la politique du gouvernement.

Au total, 38 personnes avaient été interpellées dans le bar où se trouvaient les sept prévenus, 31 d’entre eux ayant bénéficié d’un classement sans suite ou d’alternatives aux poursuites. A l’époque, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, les avait accusés d’être venus « faire le coup de poing », dans un contexte de surveillance accrue par les autorités des mouvances d’ultradroite.

Le Monde avec AFP

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