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Le Parti socialiste décide de présenter une liste autonome aux élections européennes

Comme les écologistes, les socialistes veulent partir en solo aux élections européennes. Le Parti socialiste (PS) a adopté, mardi 5 septembre au soir, à l’unanimité de son bureau national, le principe d’une liste autonome pour le scrutin de juin 2024. Ce texte d’orientation stratégique sera soumis le 5 octobre au vote des militants, a annoncé le parti.

Le bureau national a également voté à l’unanimité le contenu programmatique du projet européen, qui sera soumis au vote des militants à la même date. Il pourra, par ailleurs, faire l’objet d’amendements par les fédérations, jusqu’à la tenue d’une convention nationale de clôture le 14 octobre.

Même si les socialistes restent divisés en interne sur l’accord de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) conclu avec La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste français en mars 2022, les trois courants du PS (celui du secrétaire national, Olivier Faure, majoritaire et pro-Nupes, et ceux de ses opposants, Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, hostiles à l’alliance de gauche) ont réussi à s’entendre sur la stratégie, avec la rédaction d’un compromis.

Alors que les « insoumis » réclament une liste commune de la Nupes aux européennes, le texte stratégique, non amendable, acte le principe d’une liste autonome et précise que le PS a « toujours considéré » que son projet dicterait ses alliances, « et non l’inverse ».

« Créer les conditions d’un programme commun » pour 2027

« Notre volonté de dialogue demeure. Mais nous constatons que la décision des écologistes et des communistes de partir sous leurs propres couleurs aux élections européennes n’a pas permis d’étudier les conditions nécessaires à une liste commune, et notamment de rediscuter des points de désaccord » constatés sur « les questions européennes et internationales lors de la constitution de la Nupes en 2022 », est-il écrit.

Le PS se dit « pleinement engagé dans la stratégie de rassemblement de la gauche et de l’écologie », qui « a trouvé son expression politique lors des élections législatives de 2022 avec la Nupes et son intergroupe à l’Assemblée nationale ». « L’union de la gauche et des écologistes est la stratégie nécessaire pour mener le combat contre les politiques du président de la République et faire obstacle à l’arrivée du RN [Rassemblement national] au pouvoir », poursuit le texte.

Sans évoquer le terme de candidature unique de la gauche à la présidentielle de 2027, que refusaient M. Mayer-Rossignol et Mme Geoffroy, arguant qu’il préemptait le prochain congrès du PS, le texte explique qu’il faudra « créer les conditions d’un programme commun et de candidatures de rassemblement aux municipales, à la présidentielle et aux législatives en remettant le Parti socialiste au cœur de la gauche ».

M. Faure souhaitait absolument intégrer cet objectif dans le texte, pour « ne pas désespérer les électeurs de gauche qui veulent l’union ». Le texte programmatique, qui compte quatre-vingt-trois pages, est intitulé « Faire basculer l’Europe, Du néolibéralisme vers le socialisme écologique ».

La composition de la liste pour les européennes ne devrait pas être décidée avant la fin de l’année. Le texte prévoit aussi que soit construite « autour du PS une liste ouverte » à tous ceux « se reconnaissant dans les principes de son projet ». Mais alors que les opposants au premier secrétaire souhaitent que la liste puisse s’élargir à La Convention, le mouvement de l’ex-premier ministre Bernard Cazeneuve, hostile à la Nupes, M. Faure ne cache pas sa réticence à l’égard de ce dernier, qui « passe son temps à s’essuyer les pieds sur le reste de la gauche », selon lui.

Le Monde avec AFP

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