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Retraites complémentaires : le patronat ouvre la porte à la disparition du malus

Ils se donnent un mois, au maximum, pour essayer de parvenir à un compromis. Après un premier échange, en juillet, consacré à l’agenda et à la méthode, les partenaires sociaux ont repris leurs négociations, mardi 5 septembre, sur l’Agirc-Arrco, la caisse de retraites complémentaires du privé qu’ils cogèrent. La rencontre confirme que les syndicats restent, après leur « glorieuse défaite » face au gouvernement lors de la réforme des retraites, d’humeur combative et unis sur au moins une revendication : la suppression du malus – une mesure emblématique mise en œuvre en 2019 afin d’encourager les travailleurs à prolonger leur carrière professionnelle. Le Medef ne ferme pas la porte à cette doléance, mais pose ses conditions pour y donner suite.

La réunion de mardi s’inscrit dans un processus de discussions qui ambitionne de revisiter les règles de l’Agirc-Arrco pour la période 2023-2026, tout en fixant le niveau de la revalorisation des pensions complémentaires à compter du 1er novembre. Des arbitrages qui sont guettés avec beaucoup d’intérêt puisque le régime – le deuxième, par la taille, dans notre système par répartition – verse, sur un an, un peu plus de 86 milliards d’euros de prestations à treize millions de femmes et d’hommes. A ce stade, les représentants des chefs d’entreprise et des travailleurs ont prévu de se revoir à quatre reprises, le dernier rendez-vous étant programmé le 4 octobre.

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Alors que le report de l’âge légal de départ vient d’entrer en vigueur, les syndicats exigent l’abrogation du dispositif appelé « coefficient de solidarité » : il s’agit d’une décote temporaire (ou malus) de 10 % appliquée sur la pension complémentaire des personnes qui partent à la retraite dès qu’elles ont droit au taux plein pour leur pension de base – le but étant de les inciter à rester en activité. En 2021, quelque 260 000 individus ont subi une minoration de ce type, selon une étude de la DREES – la direction de la recherche des ministères sanitaires et sociaux. L’Agirc-Arrco économise ainsi environ 500 millions d’euros par an.

Un régime largement bénéficiaire

« Il serait injuste » de conserver un tel mécanisme, a contesté, mardi, Christelle Thieffinne, secrétaire nationale CFE-CGC, car la réforme des retraites, promulguée le 14 avril, impose déjà aux travailleurs de rester plus longtemps sur le marché de l’emploi. La disparition du malus est une condition sine qua non pour que FO signe un éventuel projet d’accord, a indiqué, en substance, Michel Beaugas, le représentant de la confédération : c’est une décision dont le coût (500 millions d’euros par an, donc) ne pèse « rien », a-t-il ajouté, en se prévalant de la situation florissante du régime.

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