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Au Salon automobile de Munich, les constructeurs européens doivent faire face à la percée de leurs concurrents chinois

Préparation du stand d’exposition du constructeur allemand Opel, à Munich, vendredi 1er septembre 2023.

Pour la deuxième édition d’affilée, le salon allemand de l’automobile se tient à Munich, du mardi 5 au dimanche 10 septembre, et plus à Francfort. Pour ne pas prendre de front les associations de défense de l’environnement et montrer que le secteur s’adapte aux changements sociétaux, il se définit comme un salon de la mobilité. On y verra des vélos-cargos et des solutions pour le transport public, même si les constructeurs automobiles en restent les vedettes. Ils ont d’ailleurs investi le centre de la ville pour faire participer le grand public à cet événement.

BMW y présente ainsi la nouvelle famille Mini, avec deux modèles électriques, au cœur de la vieille ville. Volkswagen a investi la place de l’Odéon, qu’elle partage cette année avec le chinois BYD. Le stand du premier constructeur allemand se veut ouvert pour faciliter le dialogue et montrer l’engagement environnemental de la marque. Car le secteur ne peut ignorer les critiques que suscite l’empreinte environnementale de voitures suréquipées, plus grandes et plus lourdes, face aux besoins urgents de diminuer les émissions de CO2. Vendredi 1er septembre, dans la soirée, quelques activistes bloquaient déjà la circulation devant le nouveau lieu consacré à l’art et aux expositions du constructeur munichois BMW.

Les derniers chiffres sur le marché automobile ne montrent toutefois guère de rejet de la voiture. Au contraire. Selon les données publiées par l’Association des constructeurs européens d’automobiles, juillet était le douzième mois d’affilée de croissance des immatriculations. Soit une hausse de 17,6 % depuis le début de l’année en Europe : 6,3 millions de voitures y ont été immatriculées sur les sept premiers mois de l’année. En juillet, les ventes de voitures diesel sont repassées devant les électriques, l’essence restant toujours loin devant (35,8 %). La France échappe à cette tendance : l’électrique représente 15,4 % des immatriculations, les véhicules hybrides 32 %, le diesel étant tombé à 10 %.

« C’est tout de même exceptionnel »

« Attention au syndrome de l’étoile qui brille encore, alors qu’elle est déjà morte ! », met toutefois en garde Eric Champarnaud, associé du cabinet de conseil en marketing C-Ways, face à ce dynamisme apparent. Le marché, qui devrait terminer l’année à 1,8 million d’immatriculations en France, en hausse à deux chiffres (environ 14 %), est encore 20 % au-dessous du niveau de 2019. Surtout, ces données intègrent les commandes passées il y a plusieurs mois, et même en 2022, que les constructeurs ont tardé à livrer à cause des difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs ou des goulets d’étranglement dans la logistique (manque de camions et de chauffeur, saturation des ports). Les prises de commandes nouvelles progressent moins vite que ces chiffres d’immatriculations, prévient le consultant.

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