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L’Afrique pose ses solutions au dérèglement climatique

Installation de panneaux solaires dans le village de Mihuti, dans le comté de Murang’a (Kenya), le 16 juin 2023.

Tous ont répondu à l’appel, et c’est déjà un signe de l’importance accordée à ce premier sommet africain sur le climat, organisé du 4 au 6 septembre, à Nairobi. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, Sultan Al-Jaber, le président émirati de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP28), John Kerry, l’envoyé spécial américain pour le climat, les représentants des grandes institutions financières internationales ou encore Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, assisteront à cet événement dont l’enjeu est de donner de la visibilité au continent dans le débat sur le dérèglement climatique et de montrer qu’il peut être force de proposition.

« Il est possible d’avoir un récit positif sur la réponse au dérèglement climatique et la façon dont l’Afrique peut se développer en déployant des énergies renouvelables et en transformant ses minerais critiques pour la transition énergétique mondiale, explique Joseph Nganga, responsable de l’organisation de la rencontre sous l’égide de l’Union africaine. Cela suppose que le reste du monde s’engage de manière juste dans le partage des technologies et que les promesses qui ont été faites en matière de financement soient tenues. C’est le message que nous voulons envoyer. »

Le président kényan, William Ruto, hôte du sommet, incarne cette ambition, et son discours pragmatique devrait séduire les pays historiquement responsables du réchauffement, soulagés d’échapper aux demandes de réparation formulées par d’autres. « William Ruto partage avec nous une vision collaborative de la discussion qui doit permettre de définir la nouvelle architecture de financement du climat. Il n’est pas dans une logique de compensation ou de fragmentation Nord-Sud », se réjouit une source diplomatique française, en rappelant le discours du chef d’Etat africain lors du sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial en juillet. « L’Afrique a toujours été classée dans le camp des victimes et des problèmes. Nous ne voulons plus être cantonnés à ce rôle-là, nous voulons être à la table où nous cherchons tous des solutions », avait-il déclaré. Le Kenya a adopté, à la fin des années 2000, une stratégie de croissance verte. Près de 90 % de son électricité provient aujourd’hui de sources renouvelables.

« Le continent qui souffre le plus »

S’il est en avance dans sa transition énergétique, le pays supporte toutefois, comme ses voisins de la Corne de l’Afrique, les conséquences des événements climatiques extrêmes. La sécheresse d’une intensité inédite depuis quarante ans a décimé le bétail, la faune sauvage, et plongé dans la faim près de 4 millions de personnes sur une population de 50 millions.

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