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Matières premières : « Les riziculteurs ont le sourire »

Une rizière, à Srinagar, en Inde, le 19 juin 2023.

Pas de pénurie de riz, a priori. Les stocks mondiaux, à la clôture de la campagne 2023-2024, devraient culminer à 198,5 millions de tonnes, un niveau jamais atteint. Des greniers bien remplis, grâce à une production attendue en progression à 523 millions de tonnes, selon les estimations publiées, début juillet, par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

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La récolte française ? Une paille, face à ces tombereaux de grains. Les moissonneuses qui entreront en action fin septembre devraient en collecter près de 80 000 tonnes. Un volume de riz riquiqui produit sur une surface rétrécie de 12 000 hectares. Mais cette denrée rare est fière d’arborer sa cocarde IGP (indication géographique protégée), riz de Camargue.

Au pays de la paella, les champs plantés en graminées sont plus développés, mais la sécheresse a frappé cet été. A l’inverse, la pluie a favorisé le grain italien. « L’Europe devrait produire moins de 3 millions de tonnes de riz en 2023, pour une consommation proche de 4 millions de tonnes », pronostique Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs de France. Des riziculteurs qui ont le sourire. Et pour cause. Le baromètre de leur marché, situé à Vercelli, en Italie, est au beau fixe. « Le cours se maintient depuis le début de l’année à 600 euros la tonne, contre 400 euros il y a dix-huit mois », précise M. Mazel.

Gare à la sécurité alimentaire mondiale

Si le cours du riz a sauté en Europe, il ne fait que refléter l’échauffement des marchés mondiaux. L’envolée du prix du blé, après le déclenchement de la guerre en Ukraine, a touché le riz par ricochet. Inquiets pour leurs approvisionnements, les pays consommateurs ont stocké. Et alors que le cours du blé s’est replié, celui du riz n’a pas suivi. Le prix des graminées, a même atteint, en juillet, un plus haut depuis 2011, selon la FAO.

Il a suffi que l’Inde, soucieuse de juguler l’inflation dans la perspective d’une échéance électorale cruciale, interdise, fin juin, les exportations de riz indica non étuvé, pour faire monter, de quelques brûlants degrés, la température sur les marchés.

En août, le premier exportateur mondial de riz, avec 40 % des volumes, a ajouté une nouvelle goutte d’huile sur le feu spéculatif, en décrétant taxes et restrictions sur les autres variétés de graminées. Même si la Birmanie et le Cambodge, avec trois récoltes par an, ouvrent les vannes, les tensions sont fortes. Gare à la sécurité alimentaire mondiale. En particulier dans nombre de pays africains, où le riz brisé très prisé est consommé à hauteur de 70 kg par an et par habitant en moyenne. Le prix du riz est à risque…

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