Close

Rencontre entre Emmanuel Macron et les chefs de partis : « On est entrés sur la vie concrète des Français à minuit passé »

Manuel Bompard (LFI), Marine Tondelier (EELV) et Olivier Faure (PS), avant le début des échanges avec Emmanuel Macron, le 30 août 2023 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Ils se sont parlé… Contre toute attente, un dialogue courtois s’est noué entre Emmanuel Macron et ses opposants mercredi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), donnant lieu à pas moins de douze heures d’échanges. Il aura fallu le cadre austère de l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis, la confiscation des téléphones portables (remisés dans une boîte à l’entrée de la salle), l’exclusion de tout collaborateur (même le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, dont la présence silencieuse avait un temps été envisagée, a dû rester à l’Elysée) et de toute presse, pour que la confiance s’instaure.

Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Ainsi, les quatre représentants de la Nouvelle Union populaire et sociale (Nupes), Manuel Bompard (La France insoumise, LFI), Olivier Faure (Parti socialiste, PS), Fabien Roussel (Parti communiste français, PCF) et Marine Tondelier (Europe Ecologie-Les Verts, EELV), menaçaient-ils la veille de boycotter le dîner, pour ne pas donner l’impression de pactiser avec Eric Ciotti (Les Républicains, LR) ou Jordan Bardella (Rassemblement national, RN). Ils sont finalement restés jusqu’au bout de ce happening inédit orchestré par le chef de l’Etat. « 3 h 14, levée d’écrou », écrit au Monde, au cœur de la nuit, un participant soulagé de retrouver l’air libre. Il décrit un Macron qui « aurait pu continuer jusqu’à 6 heures du matin. C’est une machine de guerre ».

Côté exécutif, le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, redoutait mardi soir, lors du dîner des ténors de la majorité à l’Elysée, une sortie fracassante de LFI avant la fin, et préconisait de prévoir une riposte dans les médias. Cela n’aura finalement pas été nécessaire. Les oppositions de gauche, arrivées en groupe peu avant 15 heures, se disaient « sans illusion » avant de pénétrer dans l’enceinte de l’abbaye devenue la maison d’éducation de la Légion d’honneur. Marine Tondelier, la cheffe de file des Verts, citait de précédentes initiatives prises par le président de la République, comme le grand débat organisé après la crise des « gilets jaunes », les « cahiers de doléances qui ont croupi dans les sous-sols des préfectures », ou encore la convention citoyenne pour le climat, qui a engendré, selon elle, « une grosse déception ». Olivier Faure n’était pas le dernier à mettre en garde contre cette « opération de communication », mais se montrait soucieux d’afficher une attitude constructive. « A chaque fois qu’il est possible de venir apporter des propositions concrètes, nous le faisons », assurait-il.

Il vous reste 79.18% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top