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Inflation : les prix des services, comme les transports ou la santé, surveillés de près

Rénovation d’une résidence pour étudiants gérée par le Crous Grenoble-Alpes.

« Les services, c’est un peu le paquebot de l’indice des prix : c’est le secteur qui pèse le plus lourd et qui est le moins volatil. C’est là où les prix augmentent en dernier, mais aussi celui où ils baissent en dernier », explique Olivier Garnier, chef économiste à la Banque de France. Et ce « paquebot », les économistes l’observent depuis quelques mois avec des jumelles, de crainte qu’il n’accélère, prenant le relais de l’énergie, puis de l’alimentation comme locomotive de l’inflation.

Pour le moment, si la marée inflationniste n’est pas retombée – la hausse des prix en France a connu un sursaut en août, passant de 4,3 % à 4,8 % en raison du relèvement des tarifs de l’électricité et de la hausse des cours du pétrole –, le « paquebot » des services, qui regroupe des activités aussi variées que les transports, la rénovation des bâtiments, la santé ou les salons de coiffure, tient bon. Les prix dans ce secteur, qui représente la moitié de l’indice, contre 9 % pour l’énergie et 16 % pour l’alimentation, ont augmenté de 2,9 % sur les douze derniers mois, soit un léger retrait par rapport au printemps. « Il n’y a pas pour le moment d’emballement de ce côté-là », confirme Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee.

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Si les services sont sous surveillance renforcée, c’est parce qu’ils sont très sensibles à la hausse des salaires, qui s’est accélérée ces derniers mois en France comme ailleurs. « Dans ce secteur, les rémunérations représentent la plus grosse partie des coûts, contrairement aux biens manufacturés, par exemple, qui dépendent aussi du cours des matières premières, explique Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès. L’inflation des services, c’est d’abord la progression des salaires. Or, celle-ci est en train de passer au-dessus du rythme de la hausse des prix. » Selon les données publiées le 28 août par la Dares, le service statistique du ministère du travail, pour la première fois depuis 2021, les salaires ont augmenté au deuxième trimestre 2023 plus vite que les prix (+ 4,6 % sur un an, contre + 4,4 % pour l’inflation hors tabac).

Les salaires à des « niveaux inédits en 2023 »

Le cabinet Deloitte, dans une étude publiée jeudi 31 août, indique même que les augmentations salariales ont atteint des « niveaux inédits en 2023 » en France, de 4,6 % pour les ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise, et de 4 % pour les cadres. Les catégories les plus modestes ont notamment bénéficié de l’indexation du smic sur l’inflation. Toute la question est de savoir à quel rythme augmenteront les rémunérations ces prochains mois, et si les chefs d’entreprise répercuteront intégralement ces hausses dans leurs tarifs.

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