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Immobilier : « En Chine, aux Etats-Unis ou en Europe, la correction est salutaire »

Chantier de construction d’un ensemble immobilier développé par le promoteur Country Garden, à Tianjin (Chine), le 18 août 2023.

Branle-bas de combat à Pékin. Face aux perspectives économiques de plus en plus moroses et à la crise immobilière qui s’installe, le gouvernement sort l’artillerie lourde. Il a annoncé, jeudi 31 août, un train de mesures spectaculaire, de l’assouplissement des règles bancaires destinées à soutenir le yuan jusqu’à l’aide aux promoteurs et aux acquéreurs d’appartement. Les primo-accédants pourront ainsi, dès ce mois de septembre, renégocier à la baisse leurs prêts immobiliers, tandis que de nouveaux fonds vont être dégagés pour finir les programmes en cours. Les fonds d’investissement, par ailleurs, vont être autorisés à lever de l’argent pour se développer dans l’immobilier.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés En Chine, l’économie malade du déclin de l’immobilier

Il faut dire qu’il y a le feu à la maison. Il couve depuis le début des ennuis du géant du secteur Evergrande, en 2021, mais n’a pas été éteint. Il s’est propagé depuis, notamment chez son concurrent Country Garden, qui est au bord de la faillite. Les ventes des promoteurs se sont effondrées en août de 34 % par rapport à l’année précédente. Or l’immobilier et la construction représentent entre 20 % et 30 % de l’économie chinoise.

Les raisons de cette bérézina sont connues : ralentissement économique dû à la crise sanitaire, démographie en berne et, surtout, spéculation effrénée tant de la part des investisseurs que des collectivités locales, dont ce secteur constitue la première ressource. Après vingt ans de cavalcade, l’immobilier, qui a longtemps expliqué la résilience de l’économie chinoise, est à bout de souffle. Une gigantesque bulle éclate.

Phénomène mondial

Mais la Chine n’est pas seule dans ce pétrin. Le phénomène est mondial. Les prix reculent de 10 % à 20 % dans les grandes villes américaines, les ventes s’effondrent en Grande-Bretagne. En France, selon Les Echos, le prix moyen du mètre carré parisien est repassé sous la barre des 10 000 euros. La correction d’une séquence de hausse phénoménale, qui a vu les prix bondir de près de 40 % entre 2015 et 2020.

Que ce soit en Chine, aux Etats-Unis ou en Europe, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, et cette correction est salutaire. Ce sont les autorités et la crise de 2008 qui sont, finalement, les principaux responsables de cette situation. En Chine, parce que le pays a sauvé sa croissance en déversant des milliards sur ce secteur, et en Occident, parce que les banques centrales ont écrasé les taux jusqu’à les rendre négatifs pour soutenir l’économie. Il n’y a pas mieux pour alimenter des bulles boursières et immobilières. Le Covid-19 a sifflé la fin de cette euphorie que l’on croyait, comme toujours, éternelle.

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