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Des batteries électriques plus grosses pour voyager en voiture plus longtemps, une fausse bonne idée ?

La vice-présidente américaine Kamala Harris (à droite) examine un ensemble de batteries électriques alors qu’elle visite les installations de production du fabricant de bus New Flyer à Saint Cloud, Minnesota, le 9 février 2023.

Qui a dit que l’on ne pouvait pas voyager au long cours avec une voiture électrique ? Le nouveau Scénic E-Tech, qui sera dévoilé par Renault le 4 septembre au salon de Munich, est homologué pour parcourir un peu plus de 600 kilomètres d’une seule traite. C’est presque aussi bien que les 634 kilomètres que peut abattre entre deux recharges la version Long Range de la Tesla Model S. Pour sa part, Peugeot annonce que la future version électrique de la 3008 atteindra le seuil des 700 kilomètres.

Proches de ce que peut proposer un véhicule thermique classique, ces valeurs d’autonomie ont de quoi rassurer. Pour les atteindre, les constructeurs n’ont pas adopté une nouvelle chimie révolutionnaire pour leurs accumulateurs. Ils ont simplement accru le nombre des cellules. La plus grosse des batteries proposées à bord du Renault Scénic, qui pourrait assurer 80 % des ventes selon la marque, se rapproche de la capacité du Nissan Ariya (87 kilowattheures) conçu sur la même plate-forme. La prochaine Volkswagen ID.7 va embarquer 86 kWh pour s’élancer sur 700 kilomètres, Peugeot est parvenu à stocker 98 kWh entre les essieux de la e-3008 et Tesla embarque jusqu’à 100 kWh.

Cette inflation se paie au prix fort en termes de poids. Dans sa version la plus élaborée, le Scénic est lesté de près de 520 kilos de batteries – 100 kilos de plus que la version standard permettant de parcourir quelque 400 kilomètres –, ce qui conduit sa masse globale à se rapprocher des 1,9 tonne. La Mercedes EQS, qui peut parcourir autour de 700 kilomètres, pèse 2,8 tonnes, alors que la BMW iX (630 kilomètres sans recharger) avoue trois tonnes sur la balance.

Des « dettes de CO2 » à honorer

L’équation consistant à saturer le soubassement d’une voiture de lourdes batteries afin d’accroître son autonomie n’a rien de vertueux ni d’efficient car elle pèse sur la consommation. Plus un véhicule électrique est lourd, plus il lui faudra parcourir de kilomètres pour « rembourser » la quantité de CO2 dissipée lors de sa production, en particulier pour fabriquer ses batteries. Renault estime qu’en moyenne, sa Mégane E-Tech électrique qui pèse 1,6 tonne et dispose d’une batterie de 60 kWh, devra parcourir 70 000 kilomètres pour honorer cette « dette de CO2 ».

La dérive risque de s’amplifier avec l’arrivée des batteries lithium fer phosphate (LFP) – moins chères et moins consommatrices de terres rares que la technologie lithium-ion mais offrant une moindre densité énergétique – très prisées des constructeurs chinois, notamment.

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