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Anne Hidalgo, la maire de Paris, affronte une rentrée sportive

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, sur le parvis de l’Hôtel de ville, le 20 juillet 2023.

Quand on interroge Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo (Parti socialiste) à la Mairie de Paris, sur son état d’esprit en cette rentrée municipale, il vous coupe la parole avec une allégresse des plus vives : « J’ai rarement vécu une aussi bonne rentrée politique ! D’habitude, on nous demande si la majorité municipale [composée des socialistes, des écologistes et des communistes] va tenir… Là, le climat est très bon ! Et il y a le chantier enthousiasmant des Jeux olympiques et paralympiques. » Une humeur primesautière qui pourrait cependant être fugitive.

Plusieurs dossiers de mauvais augure s’amoncellent sur son bureau. Tout d’abord, la réception, imminente, par les propriétaires parisiens de leur avis de taxe foncière, augmentée de 52 % cette année par la maire de Paris – ce qui rapproche le niveau parisien des taux pratiqués ailleurs en France – pourrait plonger l’opinion publique locale dans un mécontentement caractérisé.

« Il y avait déjà eu une série de hausses de taxes décidées, comme le prix du stationnement, qui avaient été diluées, mais qui illustraient déjà une aggravation de la situation financière de la Ville, intervient Nelly Garnier, membre de l’opposition Les Républicains (LR) au Conseil de Paris. Mais là, l’augmentation vertigineuse de la taxe foncière, qui est contraire aux engagements de la maire, est un marqueur psychologique fort qui vient montrer aux Parisiens les conséquences directes et douloureuses d’une mauvaise gestion budgétaire : l’augmentation de leurs impôts. »

S’est ajoutée la parution, le 16 août, d’un article du Canard enchaîné, dont les calculs mettent au jour, pour la municipalité parisienne, un manque à gagner de 500 millions d’euros de recettes issues des frais de notaires, en raison de transactions immobilières en baisse. Rien de cataclysmique pour Emmanuel Grégoire qui assure que « ce chiffre est fantaisiste. Ce ne sera pas aussi grave. On sait qu’on aura un petit coup dur, mais qui reste aisément absorbable grâce à notre épargne brute. Notre budget est sain. »

Pierre-Yves Bournazel, membre de la majorité présidentielle au Conseil de Paris, déplore pourtant « un manque d’anticipation. J’avais annoncé ce retournement du marché dès le mois de décembre 2022. Pour désendetter la Ville et maintenir une capacité d’investissement indispensable, cette baisse des recettes va compliquer la tâche. Il n’y a donc qu’une seule solution : réduire le train de vie de l’Hôtel de ville. »

Conflit hautement symbolique

Dans le même temps, la liste des mécontents s’allonge. Les bouquinistes des quais de Seine sont très remontés depuis que la Préfecture de police de Paris leur a signifié, en juillet, qu’ils devraient déménager temporairement 570 « boîtes » afin de faire place nette pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, prévue le 26 juillet 2024.

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