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La Nupes se rend unie au rendez-vous avec Emmanuel Macron

Jean-Luc Mélenchon (à gauche) et Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (à droite), avec Olivier Mateu, secrétaire général de la CGT 13, lors de l’université d’été de LFI, à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), le 25 août 2023.

A son corps défendant, Emmanuel Macron a réussi à réconcilier la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Unis, les quatre chefs de file des partis de gauche, Olivier Faure (Parti socialiste), Manuel Bompard (La France insoumise, LFI), Fabien Roussel (Parti communiste français, PCF) et Marine Tondelier (Europe Ecologie-Les Verts) se rendront au rendez-vous fixé par le chef de l’Etat à l’école de la Légion d’honneur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), mercredi 30 août.

Dès jeudi, ils avaient convenu de faire « une action commune », précise le député « insoumis » du Val-d’Oise Paul Vannier. Difficile, en effet, de refuser cette invitation adressée à tous les partis. Sur le papier, cette initiative de rentrée représentait une amélioration pour les gauches : plus de référence à l’« arc républicain », formule employée par le gouvernement pour exclure, de fait, LFI, au même titre que le Rassemblement national (RN).

Mais l’Elysée a marqué ses priorités – certaines invitations ont été lancées plus vite que d’autres. Alors que le chef de l’Etat avait appelé personnellement le chef de file des Républicains (LR), Eric Ciotti, mardi 22 août, et Jordan Bardella, du RN, dans la foulée, les quatre partis de gauche ont dû attendre le week-end du 27 août pour prendre connaissance du courrier d’invitation. Manuel Bompard a été contacté par l’Elysée vendredi, en plein Amfis, les journées d’été de LFI.

Il n’a jamais réussi à joindre le palais en retour. « La veille au soir à 20 heures, nous n’avons toujours pas l’ordre du jour », déplorait-il mardi. Olivier Faure et Fabien Roussel attendaient encore un coup de téléphone d’Emmanuel Macron. Cette gestion au compte-gouttes de l’Elysée a nourri un sentiment de méfiance au sein de la Nupes. Les partis de gauche craignent que ce rendez-vous ne soit qu’un prétexte pour toper avec LR, comme le redoute Olivier Faure, qui n’a pas envie de « tenir la chandelle lors d’un dialogue entre Ciotti et Macron ».

Inquiétudes sociales et climatiques communes

Sur la forme, les chefs de partis sont tombés d’accord pour éviter tout moment informel, tel qu’un dîner avec le chef de l’Etat, comme cela était initialement prévu. « Ce n’est quand même pas difficile de s’accorder sur le fait qu’on ne va pas rester à manger, mesure Fabien Roussel. Je ne vais pas me retrouver à table entre Macron, Ciotti et Le Pen pour parler de mes vacances ! Les Français ne peuvent pas comprendre ça. »

Finalement, les partis ont appris qu’il ne s’agirait pas d’agapes en grande pompe, mais d’une prolongation des séances de travail de la journée. Quoi qu’il en soit, aucun des responsables de gauche n’entend bouder le rendez-vous fixé par le locataire de l’Elysée. Y compris La France insoumise, qui s’était plainte d’être exclue de cet « arc républicain » par la première ministre, Elisabeth Borne. D’autant qu’Olivier Faure avait insisté pour que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon soit également convié. « On s’est posé toutes les questions, mais très vite il nous a paru utile d’aller au rendez-vous pour dire les urgences, être témoin de cette convocation monarchique », explique Paul Vannier.

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