Les chefs de file de la Nupes sont arrivés à l’unisson à Saint-Denis, sans se faire d’« illusions » mais avec des propositions communes
Manuel Bompard, le coordinateur de La France insoumise (LFI), Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), et Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), ont affiché un front commun devant la maison d’éducation de la Légion d’honneur, répondant à quelques questions de journalistes, une vingtaine de minutes avant le début de la rencontre entre le chef de l’Etat et les chefs de parti.
« On est là pour dire au président de la République à la fois à quel point sa politique fait du mal au pays et également pour porter un certain nombre de propositions en commun. (…) Donc on vient sans illusions mais avec détermination », a dit Manuel Bompard en guise d’introduction.
A la question de savoir si cette invitation n’est pas un piège lancé par Emmanuel Macron aux partis d’opposition, la cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier, a constaté avoir « déjà vu le cinéma » du président de la République, lors du grand débat national ayant suivi la crise des « gilets jaunes ». Elle a cité, à l’appui, « des cahiers de doléances qui ont croupi dans les sous-sols des préfectures sans qu’aucune suite ne soit donnée », ou encore la convention pour le climat, qui fut « une grosse déception » dans ce qu’en a fait le chef de l’Etat. « Donc nous ne sommes pas dans l’illusion », a-t-elle répété.
« Nous ne sommes pas dupes de l’opération de communication que le président de la République met en place aujourd’hui. En même temps, à chaque fois qu’il est possible de venir apporter des propositions concrètes, nous le faisons », a corroboré M. Faure. « On voit bien quels sont ceux qui ont été appelés [au téléphone, par le chef de l’Etat] : Eric Ciotti et Jordan Bardella. Aucun d’entre nous [ici] n’a eu les honneurs du président de la République. Donc nous voyons bien qu’il y a là un tropisme qui est très net », a-t-il encore ajouté.
Fabien Roussel a, lui, déclaré venir porter « les priorités que le Parti communiste français défend ».
Quant à l’issue du rendez-vous, « pour l’instant, il faut que vous vous rendiez compte d’une chose, c’est que nous sommes convoqués sur un ordre du jour flou puisqu’on sait qu’il y a trois séquences, mais on ne sait pas comment ça se passe. On ne sait pas si le président répondra ou s’il ne répondra pas » à nos revendications, a déclaré M. Faure, soulignant qu’aucune certitude n’existait sur son absence au dîner, comme envisagé dans un premier temps avec le reste de la Nupes.
