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« Les collectivités et l’Etat doivent cesser de soutenir un modèle viticole obsolète sur la gestion de l’eau »

Quoi de plus efficient que les mécanismes hydrologiques dans la nature ? Dans les écosystèmes à l’équilibre, le processus de ruissellement est généralement limité par l’infiltration de l’eau dans les sols puis dans les aquifères. L’eau contenue dans ces deux compartiments est ensuite progressivement redistribuée au bénéfice de la végétation et de la biodiversité dans son ensemble, du soutien de l’étiage des sources et des cours d’eau, mais aussi du maintien de climats plus frais et plus humides.

Pourtant, ce fonctionnement permettant une efficience optimale du cycle de l’eau douce est aujourd’hui de plus en plus affecté par les effets combinés de l’imperméabilisation des sols et des changements climatiques.

Le massif montagneux du Siroua, dans le sud du Maroc, est à cet égard un exemple sans équivoque. En l’espace de moins de quatre-vingts ans, le surpâturage, les déboisements systémiques et les prélèvements sauvages de plantes aromatiques et médicinales ont entraîné la perte d’une grande partie des sols et, en conséquence, ont fait perdre aux milieux la quasi-totalité de leur capacité à ralentir et à retenir les eaux de pluie.

Les précipitations, de plus en plus rares et de plus en plus violentes, qui tombent sur ce massif ne bénéficient plus que très peu aux écosystèmes et aux populations, qui n’ont parfois plus d’autre choix que de partir. Malgré ce constat dramatique, sur ce territoire comme sur tant d’autres, pour des raisons à la fois économiques, sociales et culturelles, la volonté commune est de maintenir les pratiques dominantes d’élevage, et ce, quoi qu’il en coûte pour l’environnement.

Un modèle moribond

Bien que les contextes soient différents, cette situation n’est pas sans rappeler l’acharnement à maintenir, voire à développer, certaines pratiques agricoles délétères sur le territoire français, et ce, au détriment de l’environnement et du bien commun. C’est le cas notamment d’une partie de la viticulture dans le sud de la France.

Il existe presque autant de types de viticulture que de viticulteurs. D’un côté, de plus en plus de viticulteurs vont bien au-delà du cahier des charges de l’agriculture biologique et adoptent en particulier des pratiques agroécologiques. L’amélioration des capacités de rétention en eau des sols de leurs parcelles leur permet de limiter le ruissellement et d’augmenter la proportion d’eau de pluie qui pourra s’infiltrer et être notamment prélevée par la vigne.

Ces viticulteurs ont plutôt tendance à ne pas arroser, ou très peu. D’ailleurs, si l’irrigation de jeunes plants de même qu’un arrosage ponctuel estival peuvent parfois se justifier, faut-il rappeler que la vigne est une plante relativement résistante au stress hydrique du sol, et qu’elle n’était pratiquement pas irriguée par le passé, même dans le sud de la France ?

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