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Le Royaume-Uni contraint de reporter une nouvelle fois le contrôle complet des importations de produits agroalimentaires

Quand il était premier ministre, Boris Johnson le répétait régulièrement : le Brexit allait permettre de reprendre « le contrôle complet de [l’]argent, [des] frontières et [des] lois ». Ce ne sera pas pour tout de suite. Mardi 29 août, le gouvernement britannique a annoncé qu’il reportait pour la cinquième fois la mise en place des contrôles complets sur les importations de produits agroalimentaires et d’animaux. Initialement prévues début 2021, puis régulièrement repoussées, ces nouvelles règles devaient être en place le 31 octobre. Elles sont finalement décalées une nouvelle fois de trois mois, pour démarrer au 31 janvier 2024, tandis que les contrôles physiques ne commenceront qu’au 30 avril.

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La sortie effective du Royaume-Uni du marché unique européen, le 1er janvier 2021, s’est traduite par une situation asymétrique. Côté européen, le Royaume-Uni a été aussitôt considéré comme un pays tiers et tous les contrôles sont entrés en vigueur en même temps. Côté britannique, le gouvernement a dû se rendre à l’évidence : ses services douaniers n’étaient pas prêts à faire face au changement immédiat.

L’affaire est particulièrement délicate pour les animaux vivants et l’agroalimentaire, qui nécessitent des contrôles sanitaires et phytosanitaires plus lourds à gérer. Or, le Royaume-Uni importe 46 % de son alimentation, et le gouvernement britannique a voulu éviter un grand désordre de la chaîne logistique, qui risquait de provoquer des pénuries de certains produits ou d’en augmenter le prix.

Craintes d’alourdissement administratif

Une partie de l’agroalimentaire est déjà soumise à des contrôles. Il faut désormais des certifications d’importation et d’exportation, ce qui a ralenti et renchéri le commerce. Mais toutes les procédures n’ont pas été introduites. Il n’y a pas encore besoin de certificat vétérinaire pour les importations de poulets ou de canards, par exemple. Les vérifications les plus strictes ne concernent pour l’instant que les produits « à haut risque », à savoir les animaux et les plantes vivantes. Pour les produits à risque « faible » ou « moyen », rien n’avait été imposé jusqu’à présent.

Longtemps, le dossier a fait du surplace. Un nouveau régime d’importation avait été proposé dès juillet 2020 par le gouvernement britannique, mais, devant le mécontentement généralisé des importateurs, qui craignaient un alourdissement administratif, sa mise en place a été plusieurs fois renvoyée à plus tard. Finalement, le projet a été entièrement enterré en avril 2022, remplacé par un nouveau régime, dont les contours n’ont été présentés qu’en avril 2023. Celui-ci est présenté par les autorités comme plus simple et entièrement numérisé, « [enlevant] les duplications et [réduisant] le volume de données et de paperasserie demandé aux entreprises ».

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