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Guerre en Ukraine, en direct : pas d’enquête internationale sur la mort de Prigojine

Un Russe jugé pour avoir dénoncé l’offensive en Ukraine lors d’un micro-trottoir

Iouri Kokhovets, un Russe âgé de 37 ans, a comparu mercredi 30 août à Moscou pour avoir critiqué l’offensive en Ukraine lors d’un micro-trottoir du média Radio Svoboda, l’antenne russe de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), un média financé par les Etats-Unis depuis la guerre froide en juillet 2022, première affaire de ce type dans un contexte de répression généralisée en Russie. Le procès a été ajourné, après une brève audience, au 18 septembre.

Dans cette interview, Iouri Kokhovets estimait que Vladimir Poutine et le gouvernement russe étaient des bandits responsables du conflit et rejetait les arguments du Kremlin pour justifier cette attaque. « Notre gouvernement a affirmé vouloir combattre les nationalistes [ukrainiens], mais bombarde les centres commerciaux », déclarait-il. Il a également accusé les militaires russes d’avoir « abattu sans raison » des civils à Boutcha, une localité près de Kiev qui a été le théâtre d’un massacre imputé aux forces de Moscou au début du conflit en 2022. « Il faut arrêter tout cela. Chez nous, un homme peut arrêter tout cela », ajoutait-il, à la sortie d’une station de métro, en référence à Vladimir Poutine.

En mars, Iouri Kokhovets a été arrêté par la police et a reçu, après quarante-huit heures de garde à vue, d’une amende de 500 roubles (environ 5 euros au taux actuel) pour « hooliganisme », selon l’organisation OVD-Info, qui assure sa défense. Son affaire a ensuite été requalifiée en « diffusion de fausses informations sur les forces armées russes », accusation introduite dans le code pénal au début du conflit et pour laquelle des milliers de Russes ont déjà été condamnés, parfois à de lourdes peines de prison. Il encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement.

Il s’agit du premier cas connu de poursuites pour des propos critiques de l’offensive en Ukraine lors d’un entretien avec la presse en Russie, dans un contexte de répression qui bat son plein. La quasi-totalité des opposants d’envergure ont fui le pays ou ont été emprisonnés, à l’exemple d’Alexeï Navalny, qui enchaîne les condamnations avec des peines de plus en plus lourdes.

Des milliers de Russes ordinaires ont également été condamnés pour leur opposition au conflit, que ce soit lors d’actions de protestation ou même à cause de simples messages sur les réseaux sociaux. Selon OVD-Info, près de 20 000 personnes ont été arrêtées depuis février 2022. Rien que cette semaine, les tribunaux russes doivent examiner 71 affaires à connotation politique.

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