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Eric Ciotti formule ses conditions à l’égard d’Emmanuel Macron lors de sa rentrée politique

Eric Ciotti lors de la rentrée politique des Républicains au Cannet (Alpes-Maritimes), le 27 août 2023.

Les Lacs du Connemara est surtout une chanson associée aux fins de soirée et aux pistes de danse. Peu importe la tradition, Eric Ciotti a effectué son entrée, dimanche 27 août, dans une salle du Cannet (Alpes-Maritimes) sur le tube de Michel Sardou. Un clin d’œil appuyé à la polémique de l’été, provoquée par les propos de la chanteuse Juliette Armanet, qui s’est dite « dégoûtée » par ce morceau « de droite ». Le président du parti Les Républicains (LR), lui, aime Sardou et a tenu un discours très marqué à droite. Son refrain s’adressait aux deux mille militants présents, privés du traditionnel déjeuner champêtre de Levens, dans l’arrière-pays niçois, en raison d’un orage.

« Nous voyons le déclin, le désordre. Cela nous rappelle la fin de la IVe République », a attaqué le patron de LR à l’endroit d’Emmanuel Macron. Au début de la semaine, les deux hommes se sont pourtant entretenus une heure au téléphone et vont se retrouver, mercredi 30 août, dans le cadre de la « grande initiative » lancée par président de la République, qui réunit les dirigeants des principaux partis.

A droite, on ironise sur ce rendez-vous. « On a déjà eu le Conseil national de la refondation, le “grand débat”, les fameux “cent jours”, énumère Othman Nasrou, porte-parole de LR. Et il en est sorti quoi ? » Le sénateur de la Vendée Bruno Retailleau y voit, lui, un « énième artifice de communication » et prévoit « un flop ». « On sent le président un peu perdu, prolonge l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. Une initiative de grande ampleur, ce n’est pas convoquer des gens autour d’une table. »

« Plafonds migratoires »

En invité poli, M. Ciotti ne viendra pas les mains vides : déterminé à influencer la politique de l’exécutif, il demandera à Emmanuel Macron un référendum sur la proposition de loi constitutionnelle sur l’immigration, déposée par LR au printemps, après que le chef de l’Etat a déclaré, dans Le Point, que cette réunion pourrait déboucher sur des « projets de référendums ». Plus tôt dans la matinée, lors d’un conseil stratégique, les cadres LR ont rappelé que cette condition constituait un préalable pour entamer les négociations avec l’exécutif sur le projet de loi sur l’immigration porté par Gérald Darmanin, promis à l’automne.

La menace d’une censure du gouvernement, un temps agitée par les responsables LR, n’est plus abordée publiquement. Mais hors de question d’évoquer une coalition ou un élargissement de la majorité avec la Macronie. L’idée a vécu et même les plus favorables, comme Rachida Dati ou Philippe Juvin, l’ont acté. « La stratégie est de tenir une ligne d’autonomie et non pas être dans une opposition systématique, résume M. Retailleau. Continuer à faire des propositions, comme nous avons commencé à le faire avec l’immigration au printemps. » Parmi celles-ci, Eric Ciotti a cité le vote de « plafonds migratoires » au Parlement, les procédures d’asile traitées hors des frontières, la suppression de l’aide médicale d’Etat ou la sortie unilatérale des accords d’Evian sur l’Algérie.

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