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A la rentrée, un nouveau certificat pour le coiffage des cheveux bouclés, frisés et crépus

Aude Livoreil-Djampou dans l’un de ses salons de coiffure, le studio Ana’e, à Paris, le 28 juillet.

Les clientes affluent, en ce vendredi pluvieux de la fin juillet, dans le salon de coiffure d’Aude Livoreil-Djampou, à deux pas de la Sorbonne, à Paris. Un coiffeur applique une coloration sur les cheveux raides d’une cliente du quartier. A sa droite, deux collègues, armés de brosses et de plaques chauffantes, lissent l’épaisse et longue chevelure crépue de Sylvia. Après six longues heures d’attente, son petit-fils s’impatiente. Mais il regarde sa grand-mère, émerveillé, et la complimente : « Tu es vraiment belle, Mamie. »

Tous deux ont fait le trajet depuis Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) pour venir dans cet établissement repéré sur les réseaux sociaux. Le studio Ana’e (« tous » en tahitien) a la spécificité de s’occuper de toutes les textures de cheveux, du raide au crépu. Il propose coupe et brushing, tresses, pose de perruque ou mise en plis dans un espace spacieux, pour un tarif allant de 20 à 200 euros.

Aude Livoreil-Djampou, 53 ans, œuvre depuis des années pour que les coiffeurs soient formés au soin des cheveux texturés, ce qui est rarement le cas. Elle a obtenu gain de cause : à la rentrée et, pour la première fois en France, cinq centres de formation délivreront un certificat reconnu par l’Etat pour le coiffage des cheveux bouclés, frisés et crépus, « BFC », comme on dit dans le milieu. La formation de deux cents heures, accessible après un CAP « coiffure », sera proposée en Île-de-France, dans l’Hérault, en Moselle, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Normandie.

Retard de la France

En 2015, alors qu’elle lance son salon, Aude Livoreil-Djampou, par ailleurs formatrice en coiffure, demande à être reçue au ministère de l’éducation nationale et à l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC), pour parler d’un projet de formation pour les cheveux texturés. Face à une demande grandissante, l’UNEC planchait depuis peu sur le sujet.

Avec l’aide d’une ancienne inspectrice de l’éducation nationale et après s’être entretenue avec des professionnels du cheveu afro, Aude Livoreil-Djampou présente une étude de marché sur les cheveux texturés, puis est invitée en tant qu’experte pour discuter d’un futur diplôme. « Nous nous sommes appuyés sur ses travaux pour élaborer la formation, explique le président de l’UNEC, Christophe Doré. Aude possède une expérience et une maîtrise de ce segment de marché. »

La quinquagénaire a dû apprendre à coiffer les cheveux frisés à la naissance de la première de ses trois enfants, en 2008, née de l’union avec son mari Henri Djampou, originaire du Cameroun et conducteur de tramway pour la RATP. Au Bourget (Seine-Saint-Denis), où elle réside, la mère de famille peine alors à trouver un salon de coiffure au Bourget, qui accepte à la fois de coiffer ses cheveux raides et les cheveux frisés de sa fille. Elle constate le retard important de la France en la matière.

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