« Sans rassemblement, la droite n’a aucune chance de gagner » la prochaine élection présidentielle. Lors d’un entretien avec les lecteurs du Parisien, Nicolas Sarkozy plaide pour « trouver un leader qui soit capable de rassembler les amis de MM. Zemmour, Macron et Ciotti » d’ici 2027.
« S’il n’y a pas une droite républicaine forte, alors ça fera monter le Front national. Il faut donc trouver un leader qui soit capable de rassembler tout le monde, les amis de M. Zemmour, les amis de M. Macron, les amis de M. Ciotti », explique-t-il.
Rappelant que sa « majorité, à l’époque, allait de Bernard Kouchner à Philippe de Villiers », l’ancien président, renvoyé devant un tribunal correctionnel dans le cadre des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, juge qu’un leader « doit prendre des risques ». « Une chose est sûre, si vous calculez petit, vous échouerez », assure-t-il.
A propos des candidats putatifs pour la présidentielle de 2027, « il y a un peloton avec un certain nombre de personnalités de qualité – Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Édouard Philippe, Laurent Wauquiez – qui peuvent postuler », note le perdant de 2012.
Mais, à propos du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, « si vous voulez gagner Roland-Garros et que vous êtes en finale, ce n’est pas en jouant petit bras que vous réussirez », fait-il observer, alors que M. Wauquiez s’astreint à une remarquable discrétion depuis plusieurs mois.
« Un vrai leader doit se construire dans le combat, ce n’est pas quelqu’un qu’on prend par la main et à qui on dit : “Ce sera toi” », plaide Nicolas Sarkozy qui avait soutenu Emmanuel Macron face à Valérie Pécresse lors du dernier scrutin présidentiel.
« Si le texte va dans le bon sens, il faut le voter »
Interrogé sur le projet de loi immigration qui doit être présenté cet automne au Parlement, et qui pourrait contenir à la fois un volet répressif sur les expulsions et une main tendue pour les travailleurs immigrés, notamment dans les secteurs en tension, « je dirai simplement à mes amis (LR) : si le texte va dans le bon sens, il faut le voter », plaide Nicolas Sarkozy, en estimant qu’« un parti de gouvernement doit assumer ses responsabilités ».
« Régulariser des immigrés dans les métiers en tension, pourquoi pas. Sur le fond, ce n’est pas une mauvaise idée », considère-t-il, en défendant toutefois l’idée de « décaler les deux sujets dans le temps », c’est-à-dire de recourir à deux textes législatifs distincts, une idée partagée dans certains rangs de la majorité.
