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A Lyon, la multiplication et la réussite des tiers-lieux provoquent parfois des malentendus

Sur le chantier du tiers-lieu d’innovation sociale et culturelle L’Autre Soie, dans le quartier de la Soie, à la frontière de Villeurbanne et Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon), le 30 mars 2023.

Dans la région lyonnaise, la multiplication récente des tiers-lieux témoigne de la pertinence de ces espaces publics d’initiative citoyenne, rassemblant diverses activités dans un même site. De plus en plus souvent soutenus par les collectivités et l’Etat, les tiers-lieux permettent de revitaliser des territoires en mal de vie sociale ou de services publics. « Au milieu d’une ville, le tiers-lieu propose des liens renouvelés entre les habitants. C’est une formule très intéressante qui se nourrit de l’énergie citoyenne. Les collectivités sont là pour les accompagner et ouvrir les possibles », s’enthousiasme Cédric Van Styvendael, maire (Parti socialiste) de Villeurbanne (métropole de Lyon).

La ville populaire au riche passé industrieux a récemment créé L’Archipel, un tiers-lieu alimentaire, qui a pour vocation d’améliorer l’accès et la distribution de nourriture. Situé dans l’angle d’un parking, près du cours Emile-Zola, L’Archipel est composé de deux bâtiments modulaires à l’intérieur chaleureusement aménagé. Destiné à l’origine aux populations précaires, afin de permettre la distribution de repas, le tiers-lieu reste ouvert aux riverains et aux visiteurs de passage, pour prendre un verre, confectionner ou partager un repas élaboré dans la cuisine. Le tout en favorisant l’accès à l’alimentation et aux droits aux familles démunies, de toutes origines.

« Le fruit d’un travail collaboratif »

Concrétisé fin 2022, le projet a coûté 1,2 million d’euros, financé pour moitié par la ville et pour moitié par l’Etat, par le biais du programme France Relance. L’ensemble est animé par Le Mas et les Restos du cœur, deux associations implantées de longue date à Villeurbanne. L’engagement initial des citoyens est une clé de réussite des tiers-lieux. « Le tiers-lieu se constitue d’une communauté d’acteurs engagés. A l’origine, ce sont les citoyens qui expriment un besoin. Les collectivités doivent tenir un rôle de facilitateur. Le tiers-lieu est le fruit d’un travail collaboratif, d’une réelle coopération, avec un enjeu de médiation pour que ça réussisse », estime Yolaine Proult, directrice générale de France Tiers-Lieux, l’association créée en 2019 pour fédérer ces nouveaux espaces citoyens, et défendre leur modèle auprès des pouvoirs publics.

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Les tiers-lieux sont en plein essor, en croissance de 20 % par an, selon la dernière étude de France Tiers-Lieux, qui sera publié en septembre. Selon son rapport, l’association nationale a dénombré 3 500 tiers-lieux en France en 2023, contre 1 800 en 2018. Les tiers-lieux se répartissent en trois types d’activités : la fabrication, l’espace de travail partagé et l’animation culturelle. Les lieux nourriciers ont tendance à augmenter. Consacrés à la production agricole ou la relocalisation d’exploitations, ils représentent environ 10 % des tiers-lieux. Plus de 60 % des lieux sont créés en dehors des métropoles.

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