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Vérargues, localité la plus chaude de France

Vue aérienne de Vérargues (Hérault), village entouré de vignes, en août 2021.

Retrouvez tous les épisodes de la série « Mon village singulier » ici.

En cet été 2019, Vérargues ne s’appelait déjà plus administrativement Vérargues, mais Entre-Vignes (Hérault). Le petit village de quelque 700 habitants, aux vieilles maisons alignées dans les ruelles, s’était marié civilement, le 1er janvier de la même année, avec son voisin, Saint-Christol, 1 300 âmes, distant d’un peu plus de 2 kilomètres, pour former la première commune nouvelle de l’Hérault. Les deux partageaient la même situation, à mi-distance entre Montpellier et Nîmes, un territoire essentiellement viticole, huit domaines en tout autour de deux fleurons locaux, le muscat de Lunel pour l’un, le languedoc-saint-christol pour l’autre.

Pourtant, le 28 juin 2019, c’est le nom de Vérargues qui est entré dans le livre des records de l’histoire climatique, avec ses 46 °C, la température la plus élevée jamais atteinte en France lors de la vague de chaleur de cette fin août 2023, le thermomètre n’est pas monté, pour l’instant, jusqu’à cet extrême. La funeste donnée a été relevée par un habitant qui possédait une station météo manuelle homologuée dans son jardin, et qui a averti Météo-France. C’est d’abord Gallargues-le-Montueux, à une dizaine de kilomètres de là, dans le Gard, qui a détenu ce triste record, avec 45,9 °C, avant d’être détrôné pour 0,1 °C de plus par Vérargues.

« Je ne sais pas pourquoi c’est tombé sur ce village, qui n’est pas un épicentre de la chaleur, s’étonne encore Danielle (qui n’a pas souhaité donner son nom), native de Saint-Christol, revenue il y a une trentaine d’années dans sa région pour y couler une retraite tranquille. Certes, l’été, il fait souvent chaud, mais ça reste un joli endroit, avec de beaux paysages. » Ce coup de chaleur d’une intensité exceptionnelle reste gravé dans la mémoire de beaucoup, même si personne n’en parle spontanément. « C’était un vendredi, le dernier jour de travail, je revenais d’un séminaire, se remémore Michel (qui lui aussi a requis l’anonymat), fonctionnaire. Avant le Covid ou après ? hésite-t-il. J’ai un peu oublié car, depuis plusieurs années, il fait de plus en plus chaud. »

Nicole, enseignante à la retraite depuis dix ans, se rappelle en revanche très bien cette envolée du thermomètre. « C’était le jour de la fête de l’école à laquelle devait participer ma petite-fille. J’avais prévu de venir aussi donner un coup de main aux organisateurs. » L’événement est annulé à la dernière minute à cause de la chaleur. « C’était irrespirable, se souvient-elle, la végétation était brûlée, roussie comme après un incendie. »

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