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La Suède s’enfonce dans la déprime économique

Le gouverneur de la Riksbank, la banque centrale de Suède, Erik Thedéen, lors d’une conférence de presse à Stockholm, le 30 mai 2023.

Fini les vacances. Les affaires ont repris en Suède, dans un climat particulièrement morose. Car alors que les nuages s’amoncellent au-dessus de l’économie du royaume nordique, aucune éclaircie n’est en vue. Pire encore : selon les analystes, les mauvaises nouvelles qui se succèdent, tant sur le plan économique que politique, ne font que renforcer la défiance des investisseurs à l’égard de la couronne suédoise.

Lundi 21 août, elle a atteint son niveau le plus bas face à l’euro, avec un taux de change de 1 euro pour 11,96 couronnes – contre 10,24 couronnes en août 2021, soit une baisse de plus de 16 % en deux ans. A Stockholm, deux jours plus tard, la Swedbank, une banque privée, estimait qu’elle n’avait pas encore atteint le fond.

« Ça va être pire avant d’aller mieux », résumait alors Mattias Persson, son économiste en chef. Non seulement la banque estime que l’inflation – à + 9,3 % sur un an en juillet – devrait rester élevée, mais elle table sur de nouvelles hausses des taux d’intérêt, dans le sillage du taux directeur de la banque centrale suédoise, la Riksbank, déjà à 3,75 %, et qui pourrait atteindre 4,25 % en fin d’année.

Répercussions sur les ménages et l’immobilier

Pour les ménages, les raisons d’être pessimistes sont nombreuses. Selon l’institut central des statistiques (SCB), l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont coûté 108 milliards de couronnes (9 milliards d’euros) aux Suédois en 2022 – 92 milliards dus à l’augmentation des prix et 16 milliards causés par le renchérissement du coût de leur crédit.

Avec un des taux d’endettement les plus élevés en Europe et des crédits souvent négociés à court terme, les Suédois ont pris de plein fouet la croissance des taux d’intérêt. Exemple : pour un emprunt de 3 millions de couronnes (250 000 euros) négocié à un taux variable – et passé de 1,38 % en novembre 2021 à 4,5 % – le coût a augmenté de 8 000 couronnes (675 euros) par mois.

Les ménages ne sont pas les seuls en difficulté. Surendettés, les groupes immobiliers ont eux aussi pris de plein fouet la hausse des taux. Parmi eux, la compagnie SBB, qui possède 2 000 propriétés dans le pays (dont de nombreux bâtiments accueillant des services publics), brade actuellement ses actifs dans un effort désespéré pour éviter la faillite, dont de nombreux analystes étrangers craignent qu’elle ne déstabilise les banques du royaume.

Le secteur du bâtiment est lui aussi en berne : malgré les besoins criant de nouveaux logements, notamment dans les grandes villes, la construction de seulement 14 550 nouveaux appartements a été entamée au premier semestre, selon SCB, soit 57 % de moins qu’à la même période en 2022 – le chiffre le plus bas depuis 2012.

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