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François Hollande pointe « les erreurs » de Nicolas Sarkozy sur la guerre en Ukraine

L’ancien président François Hollande lors d’une cérémonie du 11-Novembre près de l’Arc de triomphe, en 2021.

Après Emmanuel Macron, c’est au tour de François Hollande de marquer sa différence avec l’analyse de Nicolas Sarkozy concernant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Lors d’un séminaire devant des élus socialistes à Blois, l’ancien président a pointé jeudi 24 août « les erreurs » de son prédécesseur, plaidant au contraire pour une poursuite du soutien politique et militaire apporté à l’Ukraine.

Dans un entretien au Figaro à la mi-août, Nicolas Sarkozy a estimé que l’Ukraine, attaquée depuis le 24 février 2022 par la Russie, devait « rester neutre » et ne rejoindre ni l’OTAN ni l’Union européenne, suggérant « un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque ».

Nicolas Sarkozy a jugé par ailleurs qu’en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, « tout retour en arrière est illusoire ». Selon lui, « un référendum incontestable (…) sera nécessaire pour entériner l’état de fait actuel ».

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Intervenant lors d’un séminaire de formation de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) en amont des journées d’été du PS, son successeur François Hollande a rappelé qu’« il y avait déjà des garanties de sécurité accordées à l’Ukraine au moment de [son] indépendance », en notant que, « lorsque les référendums sont organisés en territoire russe, il y a toujours le même résultat ».

Alors que Nicolas Sarkozy défend « la diplomatie, la discussion, l’échange » avec le chef du Kremlin, François Hollande estime que Vladimir Poutine « a fait de la guerre son idéologie ». « C’est la guerre qui lui donne sa légitimité (…). Il a besoin de la guerre, de l’agression, de l’offensive », donc « cette proposition de négociation ne peut pas tenir », a-t-il jugé.

D’après François Hollande, il faut « mobiliser les opinions publiques » pour « ne pas se lasser et ne pas négliger » ce conflit, « continuer à soutenir l’Ukraine » et à lui « fournir des armements ».

Pour une liste socialiste autonome aux européennes

Mercredi, Emmanuel Macron avait déjà exprimé sa distance à l’égard de Nicolas Sarkozy. « Je veux le dire ici une fois encore devant vous, à vos côtés, de manière très claire : la France ne reconnaît ni l’annexion par la Russie de territoires ukrainiens ni les résultats des simulacres d’élections qui ont été organisées », a déclaré le président français dans un message vidéo préenregistré et diffusé lors d’un sommet de la Plate-forme de Crimée. Cet événement annuel est porté par le chef d’Etat Volodymyr Zelensky afin de rappeler la souveraineté ukrainienne sur la péninsule.

Jeudi, François Hollande a également insisté pour que les socialistes européens, français compris donc, soient moteurs à propos de la question ukrainienne. Une manière d’inviter à refuser une liste commune avec la Nupes aux élections européennes de 2024.

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A l’approche de ces dernières, où « des voix vont s’élever, notamment à l’extrême droite, pour dire “Est-ce qu’on a besoin encore de soutenir l’Ukraine ?” », il souhaite « que les socialistes européens puissent être à l’initiative sur cette question et puissent tenir ce discours de vérité ».

Le Monde avec AFP

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