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Nicolas Sarkozy renvoyé devant les juges au terme de dix ans d’enquête sur les soupçons de financement libyen

Nicolas Sarkozy et le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, à Tripoli, le 25 juillet 2007.

En pleine tournée de promotion pour la parution du nouvel opus de ses mémoires Le Temps des combats (Fayard, 592 pages, 28 euros), Nicolas Sarkozy a été rattrapé par ses ennuis judiciaires, vendredi 25 août. L’ex-président de la République a appris son renvoi, avec douze autres prévenus, devant le tribunal correctionnel dans le cadre du dossier du financement présumé de sa campagne électorale victorieuse de 2007 par le régime libyen du dictateur Mouammar Kadhafi.

Au terme d’une information judiciaire de dix ans, les juges d’instruction Aude Buresi et Virginie Tilmont ont rendu leur ordonnance de renvoi et estimé que M. Sarkozy devait être jugé dans cette affaire pour « recel de détournement de fonds publics », « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de dix ans d’emprisonnement ».

Contacté par Le Monde, l’entourage de l’ancien président, qui conteste ces accusations, n’a pas souhaité réagir à ce stade tout en déplorant « l’absence d’élément matériel » au terme de l’enquête. « Rien de probant n’a été trouvé contre moi », martelait M. Sarkozy, sur le plateau du « 20 heures » de TF1, mercredi 23 août.

« On doit démystifier l’argumentaire de défense de M. Sarkozy. Il est très courant dans ces affaires d’atteinte à la probité de pouvoir réunir des preuves via des faisceaux d’indices convergents », considère Vincent Brengarth, avocat de l’association Sherpa, partie civile, qui loue « le travail monumental des juges d’instruction dans ce dossier inédit » et se réjouit de la perspective « d’un procès qui laissera une trace très forte ».

Dans un communiqué, le Parquet national financier précise qu’un procès devrait avoir lieu « entre le 6 janvier et le 10 avril 2025 devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris ». Pour M. Sarkozy, 68 ans, cette nouvelle épreuve judiciaire vient s’ajouter à une kyrielle de condamnations : à trois ans de prison dont un ferme pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire Bismuth (en première instance et en appel) et à un an de prison ferme (en première instance) pour « financement illégal de campagne électorale » dans le dossier Bygmalion.

La « Sarkozie » devant le tribunal

Au-delà de la figure de l’ex-chef de l’Etat, c’est tout une partie de la « Sarkozie » historique qui est renvoyée devant le tribunal correctionnel dans le dossier libyen révélé par Mediapart, en juillet 2011. L’ex-secrétaire général de l’Elysée et ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant sera jugé pour une dizaine de chefs dont « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « corruption passive », « complicité de financement illégal de campagne électorale ».

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