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Les Français continuent d’épargner massivement

En dépit de l’inflation qui grignote leur pouvoir d’achat et le rendement de leurs placements, les Français continuent d’épargner massivement. Le gel à 3 % du taux de rémunération du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS), décidé au mois de juillet, n’a pas découragé les dépôts : durant ce mois, la collecte sur ces deux produits phares a atteint 3,13 milliards d’euros.

Ce sont désormais 547,4 milliards d’euros, un chiffre record, qui sont thésaurisés sur ces livrets réglementés, dont la rémunération réelle est pourtant inférieure à l’inflation − qui s’est établie à 4,3 % en juillet.

Un indicateur parmi d’autres de l’appétence des Français pour le bas de laine, au détriment de la consommation, qui reste en berne depuis le début de l’année. Au premier trimestre, les Français étaient à la tête d’un encours total d’épargne de 5 956 milliards d’euros, selon les chiffres publiés le 11 août par la Banque de France.

Sur le podium européen

En 2022, ce patrimoine s’était alourdi de 146 milliards, contre 100 milliards seulement en 2019. Non seulement les ménages n’ont pas touché à leur cagnotte « Covid », qui atteint la somme rondelette de 240 milliards d’euros, accumulés pendant la pandémie faute de pouvoir consommer, mais ils ont même accru leurs efforts pour mettre de l’argent de côté.

« Le niveau d’épargne reste très élevé en France, entre 17,5 % et 18 % des revenus, un taux bien supérieur à la période avant Covid, où il n’était que de 15 % environ », analyse l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. « Ce sont bien sûr les ménages les plus aisés qui épargnent le plus – on estime que 20 % des plus riches réalisent 60 % de l’effort. Néanmoins, sept Français sur dix déclarent épargner chaque année. » Ce qui met les Hexagonaux sur le podium européen du bas de laine, juste derrière les Allemands, qui thésaurisent environ 19 % de leurs revenus.

Une situation qui contraste fortement avec celle qui prévaut de l’autre côté de l’Atlantique : loin d’économiser, les Américains, qui ont bénéficié de hausses de salaires plus fortes qu’en Europe, de l’impact des plans de relance massifs et qui témoignent d’un goût plus affirmé pour le risque, sont revenus aux joies simples des emplettes. En début d’année, le taux d’épargne des ménages américains, qui avait atteint 16,8 % en 2022, était retombé à 4,8 %, presque quatre fois moins qu’en France. La consommation, alimentée par le crédit, est donc devenue le moteur de la reprise post-Covid. Rien de tel en France : selon les chiffres publiés mardi 22 août par l’Association française des sociétés financières, la production de prêts personnels et prêts à la consommation était en recul de 2,2 % en juin par rapport à juin 2022.

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