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Le mildiou assombrit les vendanges dans le Bordelais

Les dégâts du mildiou sur les vignes à Ladaux (Gironde), le 19 juillet 2023.

Arrachage de vigne, distillation de surplus de vin et maintenant le mildiou, la coupe est pleine pour les vignerons bordelais. Parfois, la colère déborde face à l’ampleur de la crise traversée par ce vignoble prestigieux, alors que les vendanges vont bientôt commencer.

Même s’il est encore prématuré d’évaluer l’ampleur des pertes, nombre de propriétés sont touchées, en particulier dans l’Entre-deux-Mers. Et le cépage merlot, majoritaire dans cette région, est très affecté.

« Au mois de juin, il y a eu une alternance de pluies abondantes et de fortes chaleurs, un terreau idéal pour le développement du mildiou », raconte Régis Falxa, président des Vignerons indépendants de Gironde, qui gère, avec sa sœur, Château Lalande-Labatut et Château Les Gauthiers aux portes de l’Entre-deux-Mers. Quand le champignon attaque les ceps, les feuilles se couvrent de taches et flétrissent, les grappes se dessèchent.

Procédure d’indemnisation

« Avec notre certification environnementale, il est impossible d’utiliser certains produits de traitement du mildiou. C’est comme aller à la guerre avec un pistolet à billes », explique-t-il. Pour autant, il se garde bien de donner des prévisions de récolte. Et pour cause. La vendange manuelle de ses parcelles de cabernet sauvignon, cépage destiné à élaborer un crémant de Bordeaux, ne débutera que le 5 septembre. La suite de la collecte, en particulier des merlots, s’étendra jusqu’à la fin du mois.

Sans attendre, les vignerons ont tiré la sonnette d’alarme, dès juillet, pour enclencher une procédure d’indemnisation des dommages causés par le mildiou. D’autant que la loi qui fixe les nouvelles règles du jeu de l’assurance récolte et répartit le risque entre les agriculteurs, les assureurs et l’Etat est entrée en vigueur au 1er janvier.

Les assureurs ont répondu par une fin de non-recevoir à la demande. Selon eux, le contrat multirisque climatique ne couvre pas la perte de récolte liée au mildiou, mais seulement les dégâts causés par l’excès d’eau et non par les maladies. La balle est dans le camp de l’Etat.

« Les vignes sont à l’agonie »

Ce nouveau revers pour le Bordelais intervient alors que la région viticole traverse une crise de surproduction. Avec la chute brutale des exportations vers la Chine et la baisse des ventes dans les supermarchés, le vin de Bordeaux n’arrive plus à s’écouler et les cours s’effondrent.

Confrontés à des situations financières délicates, nombre d’exploitants ont demandé des aides pour arracher des vignes et pour distiller le trop-plein. En juillet, 1 085 dossiers ont été déposés pour un total d’arrachage de plus de 9 000 hectares de vigne. Les opérations pourraient débuter en octobre après les vendanges.

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