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Mort en montagne du général Georgelin, "maître-d'œuvre de la renaissance" de Notre-Dame

Ancien chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin est mort vendredi soir à l’âge de 74 ans. Il avait été chargé par Emmanuel Macron du chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

Il ne verra pas la fin des travaux de Notre-Dame. Le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées et responsable du chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, est mort à 74 ans, vendredi 18 août dans la soirée, lors d’une randonnée dans les Pyrénées, a indiqué samedi le parquet de Foix à l’AFP.

« Le PGHM (peloton de gendarmerie de haute-montagne) est intervenu sur les pentes du mont Valier (…) et a découvert le cadavre d’un homme qui a été formellement identifié comme étant le général Georgelin », a indiqué un représentant du parquet, précisant que la piste accidentelle était privilégiée.

Le PGHM a été alerté par le gardien du refuge des Estagnous (2 246 mètres d’altitude), en contrebas du mont Valier, qui l’a informé qu’un randonneur n’était pas rentré, a précisé le parquet, ajoutant que le général randonnait seul, selon les premiers éléments de l’enquête.

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Alerté vers 20 h, le peloton s’est rendu sur place en hélicoptère depuis la section aérienne de gendarmerie de Pamiers et a trouvé le général mort, selon la gendarmerie. L’enquête est confiée à la brigade de recherches de Foix avec les constatations réalisées par le PGHM, selon la même source.

« La Nation perd l’un de ses grands soldats »

Général cinq étoiles, Jean-Louis Georgelin, né le 30 août 1948 à Aspet, en Haute-Garonne, ancien élève de Saint-Cyr et chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac en 2002, avait été promu général d’armée en 2003.

Chef d’état-major des armées françaises (ou « Cema ») de 2006 à 2010, il a supervisé des opérations en Côte d’Ivoire, Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban.

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Le président Emmanuel Macron l’avait choisi en 2020 pour orchestrer la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame, pour faire avancer avec détermination ce chantier d’une extrême complexité.

« Avec le décès du général Jean-Louis Georgelin, la Nation perd l’un de ses grands soldats. La France, un de ses grands serviteurs. Et Notre-Dame, le maître d’œuvre de sa renaissance », a réagi le chef de l’État sur X (anciennement Twitter).


« Il avait su créer les conditions humaines et d’organisation pour mener à bien la reconstruction de Notre-Dame », a estimé sur le même réseau la maire de Paris, Anne Hidalgo. « La France perd un grand serviteur de l’État », a renchéri la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.

« À la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris », s’était félicité le général Georgelin moins d’un mois avant sa mort, le 21 juillet, lors de la répétition générale du montage du premier étage de la flèche de la cathédrale à Briey (Meurthe-et-Moselle).

Lien direct avec les compagnons

Carré d’épaules, abord rugueux, grand rire, voix puissante, cet homme très attaché au patrimoine religieux cultivait le lien direct avec les compagnons du chantier, tel un officier avec ses soldats. Mais il pouvait rudoyer ses collaborateurs.

Cela avait été le cas avec l’architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, qu’il avait prié en novembre 2019 de « fermer sa gueule » après s’être déclaré favorable à la reconstruction de la flèche à l’identique.

Le général avait nié toute querelle, parlant de « respect et d’estime réciproques ». En bon militaire, il se définissait comme chef d’opérations à la tête d’une « task force » pour Notre-Dame et clamait son obéissance totale à l’État.

« Je ferme ma gueule, ce n’est pas moi qui vais décider la flèche qui sera retenue, ce qui ne m’empêche pas de jouer à ma place le rôle que je crois devoir être le mien. À ma place, mais ce n’est pas la place publique », disait-il.

En fixant un objectif de cinq ans pour la restauration, Emmanuel Macron avait besoin d’un homme qui tranche dans les nombreux arbitrages entre des métiers et intérêts très divers. Une mission appréciée par Jean-Louis Georgelin, qui disait aimer que ça « dépote » et avait pour devise « avancer sans procrastination ».

Catholique pratiquant

En choisissant un catholique pratiquant pour orchestrer la reconstruction de Notre-Dame, Emmanuel Macron avait pris une décision assez politique et habile, appréciée par la droite, le diocèse de Paris et les fidèles.

« Ce n’est pas anormal de choisir un catholique pour une mission pareille », estimait le général Georgelin. « Mon rôle est de rendre la cathédrale dans les meilleures conditions possibles, sans faire n’importe quoi, au culte catholique. »

« La France laïque, toutes tendances confondues, a pleuré » en la voyant brûler, soulignait-il toutefois.

Le haut-gradé assurait être « toujours en liaison étroite avec le président », qu’il avait pourtant critiqué lors de la crise ouverte en 2017 avec son chef d’état-major, Pierre de Villiers: « Je peux entrer en contact avec lui quand je l’estime nécessaire. Je crois qu’il m’honore de sa confiance. »

Avec AFP


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