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BYD, la marque automobile chinoise aux ambitions planétaires

Retrouvez tous les épisodes de la série « La longue marche de la voiture électrique » ici.

En général, Brian Luo, responsable adjoint pour le développement des marques du groupe BYD, manie la langue de bois avec dextérité. Les objectifs du constructeur en Europe ? « Gagner le cœur des consommateurs. » L’interroger sur les différences de culture automobile entre la Chine et le Vieux Continent lui inspire une digression sur « la technologie, qui est très importante ». En revanche, si on lui demande à quelle échéance BYD compte doubler l’américain Tesla pour devenir le leader mondial du véhicule électrique, la réponse fuse, accompagnée d’un sourire entendu : « Dans un futur proche. »

Dans le sud-est de la Chine, à Shenzhen, chez BYD, acronyme de « Build Your Dreams » (« construisez vos rêves »), la certitude de réussir est chevillée au corps. Cette marque que les Français vont découvrir – elle aura lancé à la fin de l’automne six modèles en six mois, tous électriques – se développe au rythme des villes-champignons de la Chine moderne. En 2022, elle a fabriqué 900 000 voitures électriques (contre 1,3 million pour Tesla) et, au premier semestre 2023, elle en a déjà produit quelque 600 000.

BYD, qui compte le milliardaire américain Warren Buffett parmi ses actionnaires, est le premier constructeur chinois à émerger avec autant de vigueur au niveau mondial. Il est devenu le principal bras armé de la marche forcée vers l’électrique engagée par Pékin à grand renfort de subventions et de mesures réglementaires pénalisant les moteurs à essence. Cette stratégie a permis aux marques nationales de prendre l’ascendant sur leurs rivales étrangères, contraintes de suivre le mouvement pour rester dans la course sur le premier marché automobile de la planète (23 millions d’unités par an), perdant la supériorité technologique dont elles disposaient depuis toujours grâce aux moteurs conventionnels.

Numéro deux mondial des batteries

La société BYD a été fondée en 1995 à Shenzhen, haut lieu de la tech chinoise, par Wang Chuanfu. Issu d’un milieu modeste, cet ingénieur chimiste aujourd’hui âgé de 57 ans a fait fortune en fabriquant des batteries lithium-ion pour les premiers smartphones de Nokia et de Motorola. Il a ensuite élargi son activité au stockage d’énergie d’origine solaire, aux composants électroniques, aux navettes ferroviaires, puis aux bus et aux voitures électriques ou hybrides rechargeables. Wang Chuanfu est l’antithèse d’Elon Musk, le patron de Tesla, et de ses provocations. Un moment tenu à distance par le pouvoir chinois qui trouvait sa réussite un brin arrogante, il affiche depuis lors une discrétion de bon aloi.

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