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Greffe de rein de porc : des progrès grâce à une équipe française

Greffe du rein d’un porc génétiquement modifié, à l’hôpital NYU Langone de New York, le 14 juillet 2023.

Le rein d’un porc génétiquement modifié a continué à fonctionner trente-deux jours après la transplantation sur un humain en état de mort cérébrale, a annoncé, mercredi 16 août, l’équipe américaine de l’hôpital NYU Langone de New York, qui a réalisé l’intervention. « C’est la plus longue période durant laquelle un rein de porc génétiquement modifié a fonctionné chez un humain », a annoncé l’hôpital dans un communiqué.

Cette xénogreffe, qui consiste à transplanter un organe d’une espèce biologique différente de celle du receveur, est la cinquième réalisée dans cet établissement. Elle est intervenue, le 14 juillet, sur un homme de 57 ans en état de mort cérébrale. L’équipe américaine prévoit de continuer l’expérience durant un mois supplémentaire, en accord avec la famille de cet homme ayant donné son corps à la science.

Le rein a continué de fonctionner avec une production d’urine normale et des niveaux de créatinine (déchet sanguin issu de la dégradation de la créatine musculaire) qui ont diminué à des niveaux normaux après perfusion. Et sans rejet hyperaigu. Celui-ci se produit généralement quelques minutes après la greffe. Plus généralement encore, le phénomène de rejet, quand le système immunitaire du receveur humain tend à détruire le greffon du donneur, le reconnaissant comme étranger à l’organisme, intervient au bout de quelques jours à quelques mois.

Elevage en milieu aseptisé

Au total, une dizaine de xénogreffes ont été réalisées dans le monde. Les recherches sont actives, en particulier aux Etats-Unis et en Chine. Cela est considéré comme une alternative intéressante au regard de la pénurie croissante d’organes. Le cœur d’un porc avait été greffé pour la première fois sur un homme vivant, à titre compassionnel, en janvier 2022. Il était mort deux mois plus tard.

Il ne s’agit pas de greffer des organes de porc ordinaire. Grâce aux techniques d’édition du génome, les gènes de l’animal donneur sont modifiés, entre autres pour supprimer celui qui est identifié comme pouvant être à l’origine de rejets – une molécule de sucre appelée « alpha-Gal » (pour « galactose-alpha-1,3-galactose »). Ce type de porc, baptisé GalSafe, par la société américaine Revivicor, filiale du groupe United Therapeutics, est élevé dans des milieux totalement aseptisés, afin d’éviter toute transmission d’agents pathogènes.

« Cette intervention réussie, en combinaison avec ce que nous avons trouvé sur les xénotransplantations, nous rapproche de la phase d’essais cliniques sur l’homme », a déclaré le chirurgien Robert Montgomery, cité par l’Agence France-Presse, lors d’une conférence de presse, mercredi 16 août.

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