Un incendie d’immeuble samedi 19 août à L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris, a entraîné la mort de trois personnes, dont deux adolescents, et en a blessé plusieurs autres, selon un bilan établi par le parquet de Bobigny. La préfecture de Seine-Saint-Denis a confirmé qu’à « l’heure actuelle le bilan victimaire [était] de 3 personnes décédées, 19 blessées en urgence relative », d’après Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l’égalité des chances de Seine-Saint-Denis.
« Une cinquantaine de logements » ont été « impactés », a-t-elle ajouté, la préfecture évoquant dans un communiqué « une centaine » de personnes « impliquées ». D’après le parquet de Bobigny, sollicité par l’Agence France-Presse, l’une des trois personnes mortes est une adolescente de 13 ans, qui s’est défenestrée. Une femme et son fils font également partie des victimes. Une enquête pour « recherches des causes de la mort » a été ouverte et confiée au service de police judiciaire du département, avait déclaré la même source, précisant n’avoir pour l’heure « pas d’informations précises sur l’origine de l’incendie ».
Ce dernier s’est déclaré autour de 9 h 30 samedi matin, « du neuvième au douzième étage d’un immeuble d’habitation comprenant une cinquantaine de logements », selon la préfecture. Vers 15 heures, « le feu [était] éteint », a annoncé un capitaine de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris en ajoutant : « Notre priorité est la prise en charge des victimes. » Il a décrit un « engagement éprouvant » pour les équipes, qui ont procédé à au moins « huit sauvetages de personnes bloquées dans les étages ». Deux pompiers ont été hospitalisés en « urgence absolue », mais leur « état est stable », a fait savoir un porte-parole des pompiers.
Enquête en cours sur l’état du bâtiment
Un important dispositif de secours et de lutte contre l’incendie a été déployé, mobilisant environ 200 sapeurs-pompiers appuyés par 60 engins, a annoncé en fin de matinée la préfecture de Seine-Saint-Denis dans un précédent communiqué.
Le maire a annoncé avoir mis en place un centre d’accueil pour les personnes évacuées dans un gymnase de la ville. « Nous sommes à votre service. L’incendie est toujours en cours, nous devons tous rester mobilisés », a estimé l’élu dans un message à l’attention des habitants, posté à la mi-journée. La préfecture a invité les riverains de la zone à ne pas ouvrir leurs fenêtres. Un léger dégagement de fumée était encore visible en début d’après-midi et quelques pompiers s’affairaient autour des lieux. Beaucoup d’entre eux étaient rassemblés sous un barnum.
Dans la cité Maurice-Thorez, l’émoi était palpable parmi la soixantaine d’habitants réunis à l’extérieur. D’après certains d’entre eux, une salle, au rez-de-chaussée d’un bâtiment voisin, a été réservée pour l’accueil des corps des personnes mortes. « Je suis descendu et j’ai frappé aux portes, il n’y avait ni alarme qui a sonné ni rien. C’est le bouche-à-oreille » qui a permis de prévenir les habitants, témoigne un habitant, qui se dit « traumatisé ».
Interrogée, Mme Pantèbre a affirmé que « l’enquête [était] en cours sur l’état du bâtiment ». « Un architecte est en train d’expertiser le bâtiment pour savoir si les habitants pourront être relogés ce [samedi] soir », a-t-elle ajouté. Le député de la circonscription, Eric Coquerel (LFI), s’est dit « terrifié » par cet incendie, dans un message posté sur X (anciennement Twitter). Sur le même réseau social, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a fait part de son « effroi ».
