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Médine aux journées d’été d’EELV : face aux critiques internes, Marine Tondelier dit espérer « faire reculer l’antisémitisme »

Fallait-il l’inviter ? Alors que certaines voix écologistes se mêlent à celles du parti présidentiel pour critiquer l’invitation du rappeur Médine lors des journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au Havre, Marine Tondelier, la cheffe de file du parti, a dit espérer vendredi 18 août que la polémique « serve au moins à faire en sorte de faire reculer l’antisémitisme » en France.

Invité aux journées d’été des Verts et de La France insoumise, le rappeur a publié la semaine dernière sur le réseau X (anciennement Twitter) un post jugé antisémite à l’encontre de l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déporté, traitant celle-ci de « resKHANpée ». Il s’est ensuite excusé. Après ce post, jugé, « sans aucune ambiguïté, de nature antisémite » par le ministre de l’industrie, Roland Lescure, ce dernier a annulé sa venue aux journées d’été d’EELV.

Et plusieurs voix se sont élevées au sein même du camp écologiste, comme celle de Noël Mamère, qui a regretté sur France Inter que le parti soit « en train de prêter le flanc à tous ceux qui nous haïssent et qui, depuis quelques jours, nous traitent d’islamo-gauchistes ». « On n’invite pas quelqu’un qui n’a qu’une audience relative en tant que rappeur, mais qui a par contre une audience disproportionnée en tant que vecteur du confusionnisme politique qui sévit dans la période », a, pour sa part, estimé l’eurodéputée écologiste Karima Delli.

« Antisémitisme insidieux »

La députée écologiste Sandrine Rousseau souhaite de son côté que le rappeur Médine « reconnaisse le caractère antisémite » de son tweet à l’encontre de l’essayiste Rachel Khan, avant son intervention aux journées d’été d’EELV au Havre. « Ce tweet est antisémite, ça ne fait pas l’ombre d’un doute » et « il aurait dû le reconnaître », a dénoncé l’élue à l’Agence France-Presse, soulignant que « l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit, il n’y a pas à tortiller là-dessus ». Sans demander la déprogrammation du rappeur, elle a estimé qu’« il y a quand même une condition pour qu’il s’exprime, c’est qu’il reconnaisse que c’était un délit », ou à tout le moins « une faute », se disant « pas à l’aise tant que les mots corrects ne sont pas posés ».

« Je serai extrêmement attentive à ce que Médine dira le 24 [août] et à ce qu’il dira tous les jours qui suivront », a réagi Marine Tondelier vendredi sur France Inter, à propos de l’« explication de texte » à laquelle le rappeur est invité. Rappelant l’existence au sein d’EELV d’un groupe de travail sur l’antisémitisme, Marine Tondelier a estimé qu’« il faut condamner [celui-ci] et le combattre partout et tout le temps ».

Elle a évoqué un « antisémitisme insidieux », exercé par des personnes « qui ne prennent pas conscience de la portée de leurs propos ». « Ça peut être par maladresse, ça peut être par mimétisme, ça peut être par manque de culture sur le sujet, par manque de formation, par bêtise, aussi, par ignorance », a-t-elle développé, concluant : « Pour moi, Médine est dans ce cas-là. »

Elle a rappelé que ce dernier avait été « capable d’expliquer qu’il ressentait comme rappeur racisé, élevé dans les quartiers populaires du Havre (…) une convergence d’oppression avec des personnes victimes d’homophobie ». « Je veux qu’il soit capable de le dire aussi sur l’antisémitisme et je veux que chacun se rende compte de l’impact que ça aurait s’il était capable de le faire », a-t-elle insisté.

Le Monde avec AFP

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