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L’industrie pharmarceutique interpellée sur la lente « révolution verte » du médicament

Photo issue d’une publication postée sur les réseaux sociaux en juillet par l’association Collectif santé en danger montrant, à gauche, les emballages en plastique et, à droite, le contenu utile. 

« Une aberration ! Vingt broches commandées. Je reçois vingt sachets contenant chacun un tube contenant chacun une broche… J’ai testé : les vingt petites broches entrent pourtant dans un seul tube ! » A côté de la publication postée sur les réseaux sociaux en juillet par le groupe Santé environnementale et écoresponsabilité de nos pratiques de l’association Collectif santé en danger, la photo, éloquente, montre un tas d’emballages en plastique sur le point d’être jetés à la poubelle. Jusqu’à présent rarement mise en cause sur son bilan carbone, l’industrie pharmaceutique n’échappe désormais plus aux critiques.

Il faut dire que la pollution générée par le secteur est loin d’être négligeable. En France, les émissions de gaz à effet de serre du système de santé avoisineraient chaque année 49 millions de tonnes d’équivalent CO2, soit plus de 8 % de l’empreinte carbone du pays, selon une évaluation du think tank The Shift Project.

Parmi les principales sources d’émissions figurent les achats de médicaments et de dispositifs médicaux, dont les chaînes de fabrication, particulièrement complexes et souvent dispersées en de multiples endroits du globe, sont fortement énergivores. En 2022, le LEEM, principal représentant des industriels pharmaceutiques dans l’Hexagone, calculait ainsi que la production et la consommation de médicaments sur le territoire avaient représenté 26,3 millions de tonnes d’équivalent CO2 l’année précédente.

Dans l’usine Novo Nordisk de Chartres, le 25 juillet 2022.

Confrontés à la nécessité de « verdir » l’industrie, les laboratoires pharmaceutiques amorcent leur transition écologique. Ces dernières années, ils ont multiplié les initiatives, notamment celles visant à optimiser les consommations d’eau et d’énergie de leurs usines, deux ressources abondamment utilisées lors de la fabrication de médicaments et qui pèsent lourdement sur la facture environnementale.

Mi-juillet, Sanofi a ainsi annoncé à cet effet un investissement annuel de 300 millions à 400 millions d’euros dans les trois prochaines années, dont 50 millions seront dévolus à la décarbonation de ses sites industriels. Le groupe, qui a réduit de 29 % ses émissions de gaz à effet de serre en France depuis 2019, s’est donné pour objectif de diminuer son empreinte carbone de 55 % d’ici à 2030. A Chartres, Novo Nordisk, dont le directeur général France, Etienne Tichit, a été missionné par la Fédération française des industries de santé pour piloter la feuille de route « décarbonation » du secteur pharmaceutique, est parvenu, de son côté, à baisser de 10 % la consommation d’eau de son usine en repensant les cycles de lavage.

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