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Les collectivités locales ont de plus en plus souvent recours au mécénat privé

Le château de Méréville, en Essonne, en octobre 2019.

En ce samedi 3 juin ensoleillé, c’est jour de fête au Domaine de Méréville (Essonne). Le parc du château, délaissé depuis de nombreuses années, retrouve de son lustre avec l’inauguration d’une passerelle conçue par le célèbre artiste Jean-Michel Othoniel. Le pont est orné de 28 boules d’or et de 3 000 perles miroirs. A cet endroit, en 1784, le marquis de Laborde avait fait installer une passerelle en bois dans le goût chinois, dont les piliers étaient également ornés de boules dorées.

Présent ce jour-là, le président Les Républicains du conseil départemental, François Durovray, rappelle l’importance que revêt à ses yeux la renaissance du château, situé sur la commune du Mérévillois : « Sortir de sa torpeur cette belle endormie », propriété du département depuis 2000, contribue à « construire la fierté des habitants du territoire ». Même si, soupire-t-il, « nous n’avons pas les mêmes moyens que le marquis de Laborde ». Là est l’un des enjeux de la création, en 2017, d’une fondation pour faire du mécénat une source de financement supplémentaire en faveur de la préservation du patrimoine.

Depuis une loi de 2003, les collectivités locales peuvent solliciter la générosité des particuliers ou des entreprises, lesquels obtiennent un avantage fiscal en soutenant une action d’intérêt général. « Le mécénat, c’est de la dépense publique, car il y a une réduction d’impôt, rappelle le préfet de l’Essonne, Bertrand Gaume. C’est une autre manière pour l’Etat d’aider à la préservation du patrimoine, en l’espèce, ou d’autres causes. » Lui-même affirme être « le premier préfet de France à avoir utilisé le mécénat » lorsqu’il était en poste en Corrèze. « On a récupéré 140 000 euros des mécènes » pour la réfection de l’hôtel préfectoral de Tulle.

La restauration, un outil économique

Lors d’une soirée organisée pour les donateurs de l’Essonne, le 12 mai au Centre Pompidou, il avait déclaré dans un sourire : « En France, on n’aime pas parler d’argent. Mais, que diable !, que croyons-nous vraiment ? Jadis, les rois de France avaient des mécènes. Les plus grandes œuvres n’ont pas été financées par la cassette royale uniquement. » Même si cette cassette, devenue républicaine, demeure « essentielle ».

François Durovray a demandé à Catherine Deneuve d’être la marraine du parc de Méréville, et c’est elle qui a soufflé le nom de Jean-Michel Othoniel pour la création du Pont aux boules d’or. Pour ce chantier, a déclaré le 3 juin, lors de l’inauguration de la passerelle, Brigitte Vermillet, vice-présidente du conseil départemental, « nous avons collecté 170 000 euros pour un projet à 1,2 million d’euros ». Mais depuis 2018, a-t-elle ajouté, la fondation a bénéficié de 250 dons et recueilli 600 000 euros. « Nous avons financé plus de 10 % des premiers projets, en complément des financements publics », a-t-elle dit.

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