Le feu est « fixé », a annoncé la préfecture des Pyrénées-Orientales à l’Agence France-Presse, mardi 15 août en début de matinée. Plus de 3 000 vacanciers ont été évacués de différents campings lundi dans ce département, où un incendie a parcouru 480 hectares et menacé des habitations de trois communes – Saint-André, Sorède et la station balnéaire d’Argelès-sur-Mer – à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Perpignan.
Les causes du départ de feu ne sont pas encore connues, mais une enquête démarrera « dans les heures qui viennent (…) maintenant que la situation est sous contrôle », a annoncé mardi après-midi le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, sur BFMTV du centre d’hébergement des impliqués.
Au total, 450 pompiers restent mobilisés, appuyés par une surveillance aérienne avec pour objectif d’« éviter une reprise du feu », selon la préfecture, qui a précisé que la plupart des vacanciers ont pu regagner les campings. La majorité des 400 personnes qui étaient initialement prises en charge sont rentrées chez elles ou « ont trouvé des solutions durables », a annoncé M. Béchu. Quelques « dizaines » de personnes restent sans solution, mais sont « accompagnées », car certains touristes ont perdu « leurs papiers, parfois leur argent, leur voiture » dans les flammes, a ajouté le ministre.
Allé à la rencontre de ces campeurs, hébergés dans une salle communale d’Argelès, le préfet des Pyrénées-Orientales, Rodrigue Furcy, a précisé que « le feu [était] fixé », mais que la zone la plus affectée reste sous « forte vigilance ».
En direct sur France Bleu Roussillon, il a ajouté que trente maisons ont été touchées par les flammes, dont huit très sérieusement, ainsi qu’un entrepôt et un camping où « les dégâts sont très importants ». « La bonne nouvelle c’est que nous n’avons pas de victime », a complété le préfet, en faisant état d’une vingtaine de « pompiers légèrement blessés parce qu’ils ont inhalé des fumées » et un hospitalisé en raison d’une chute.
Département le plus touché par la sécheresse
Selon la préfecture, « le feu s’est déclaré peu après 17 heures [lundi 14 août] et a parcouru 480 hectares dans une zone périurbaine à forte concentration touristique. La situation était particulièrement délicate en raison de la chaleur intense, de la sécheresse et de vents tourbillonnants jusqu’à 80 kilomètres-heure ». En tout, « plus de 650 pompiers » ont été mobilisés, et huit Canadair, trois Dash et trois autres bombardiers d’eau ont été déployés. « La présence de bonbonnes de gaz à l’intérieur des bungalows » a également compliqué la maîtrise de l’incendie, car elles « ont provoqué des explosions et [rendaient impossible d’envoyer] les pompiers au milieu », a précisé le ministre de la transition écologique.
Quatre campings et deux lotissements ont été évacués et sept salles d’hébergement ont été ouvertes pour accueillir les personnes qui n’avaient plus de domicile. A partir de minuit, les occupants de trois des quatre campings ont pu réintégrer leur logement. En outre, plusieurs routes ont été coupées et la circulation sur la ligne SNCF Perpignan-Cerbère a été interrompue.
En début de soirée lundi, le maire de Saint-André, Samuel Moli, avait qualifié la situation de « catastrophique ». « On fait face à un incendie comme nous n’en avons jamais vu », avait-il déclaré sur France Bleu Roussillon. « Notre commune est durement touchée, et il y a beaucoup de dégâts ». « Il ne faut pas que les gens essayent de traverser le village », avait également averti M. Moli, qui avait lui aussi sa maison touchée par les flammes.
« Un incendie d’une grande violence est en cours dans les Pyrénées-Orientales. J’appelle la population et les vacanciers à la plus grande vigilance », avait écrit lundi soir le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, sur X (anciennement Twitter). « La sécheresse et les vents violents accentuent les risques de propagation du feu », avait estimé sur ce même réseau social le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu.
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Frontalières avec l’Espagne, les Pyrénées-Orientales sont le département français le plus touché par la sécheresse.
