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Paris 2024 : les sportifs de haut niveau vivent-ils de leur sport ?

Steven Da Costa, champion olympique de karaté, aux JO de Tokyo, en 2021, bénéficie d’une convention d’insertion professionnelle à la SNCF.

« Nous vivons pour le sport, mais, pour la plupart, le sport ne nous fait pas vivre », alertaient en 2015 une quarantaine de sportifs de haut niveau, dont l’escrimeuse Astrid Guyart, le biathlète Martin Fourcade ou le perchiste Renaud Lavillenie. La même année, une loi renforçant leur statut était votée, intégrant notamment une couverture en cas d’accident sportif.

Près de dix ans plus tard, l’Agence nationale du sport (ANS), chargée de l’accompagnement des athlètes de haut niveau, s’est « engagée » à ce qu’aucun des plus de huit cents athlètes de la délégation française aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (JOP) « ne soit sous le seuil de pauvreté », assure Maguy Nestoret Ontanon, conseillère à la cellule socioprofessionnelle de l’ANS. Ils étaient 40 % dans ce cas aux Jeux de Rio, en 2016.

A un an des Jeux, quelle est la situation des athlètes de haut niveau en France ? De quels revenus bénéficient-ils ? Quelles sont les difficultés qui ne sont pas encore prises en compte dans ces parcours hors norme ?

Des niveaux de rémunération très variables

Une idée répandue assimile tous les sportifs de haut niveau à des professionnels. Ce n’est pourtant pas le cas. Les professionnels sont ceux qui bénéficient d’un contrat de travail fixe, avec un club ou une fédération, qui leur assure un revenu régulier. C’est surtout le cas dans les sports collectifs (football, rugby, handball, etc.) ou dans le cyclisme, avec des CDD allant d’une à cinq saisons sportives.

Les rémunérations font le grand écart, entre les footballeurs du Paris Saint-Germain (1 million d’euros par mois de salaire en moyenne) ou les rugbymen du Top 14 (300 000 euros par an) et les sports moins médiatisés, où certains contrats sont si faibles que les sportifs doivent cumuler leur activité sportive avec un autre emploi.

Ainsi, Mathilde Pétriaux, gardienne de l’équipe de France de hockey sur gazon, a dû pendant un temps assurer une dizaine d’heures hebdomadaires d’aide à domicile chez une personne âgée, en plus de son entraînement (vingt heures), de ses trajets pour les compétitions (de dix à quinze heures) et de ses études de commerce par correspondance (huit heures). « Cela devenait épuisant ; j’ai donc pris la décision d’arrêter cet emploi et j’ai souscrit un prêt étudiant de 20 000 euros pour me consacrer pleinement à ma préparation pour les JO [de Paris 2024], en attendant de trouver des sponsors », explique-t-elle au Monde.

Un effort concentré sur les médaillables aux JO

Le statut professionnel n’existe pas dans tous les sports. En athlétisme, en natation ou en judo, même les meilleurs athlètes restent le plus souvent amateurs, faute de contrat régulier. S’ils peuvent tirer des revenus de leurs médailles ou de contrats de sponsoring, ils sont généralement plus précaires que les professionnels.

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