Close

Pétrole : OPEP et Russie maintiennent une politique restrictive qui fait monter les prix à la pompe

Le terminal pétrolier exploité par Saudi Aramco, à Ras Tanura (Arabie saoudite), en mars 2018.

Coup de chaud à la pompe pour les vacanciers. Les automobilistes doivent payer leur litre de gazole 1,81 euro en moyenne et celui de sans-plomb 95 (E 10) 1,90 euro, quand ces carburants ne dépassent pas 2 euros. Une bonne dizaine de centimes de plus qu’à la mi-juillet. L’escalade de la guerre russo-ukrainienne en mer Noire, qui menace le transit des tankers russes cherchant à gagner la Méditerranée et l’Asie, est le dernier facteur d’explication d’une hausse du baril essentiellement due à la politique de restriction de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et, dans une moindre mesure, de la Russie.

Lire la chronique : Article réservé à nos abonnés Prix du pétrole : « La solitude des princes de l’OPEP »

Au-delà d’aléas géopolitiques conjoncturels, la question reste celle de l’équilibre du marché entre une offre qui se réduit et une demande encore soutenue. Tout indique que les cours vont rester élevés. Tous les regards se tournent vers l’Arabie saoudite, chef de file de l’OPEP. En effet, Riyad a annoncé, jeudi 3 août, une prolongation de la baisse de sa production d’un million de barils par jour décidée en juillet, à 9 millions de barils pour août et septembre, poursuivant sa stratégie destinée à éviter un recul des cours. Une opération coordonnée avec la Russie, qui annonçait peu après une coupe de 300 000 barils dans sa production quotidienne.

Regroupées depuis 2016 au sein de l’OPEP+, qui pèse 40 % de l’offre mondiale, l’Arabie saoudite et la Russie, les leaders de ce cartel informel de vingt-deux pays, veulent maintenir des prix élevés dans un contexte de recul de la croissance qui pousserait plutôt à un ralentissement de la demande et à une baisse du prix du baril. Leur politique porte ses fruits et les cours se redressent : le brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a dépassé 86 dollars (78 euros) le baril à Londres, son plus haut niveau depuis janvier, et le West Texas Intermediate (WTI) américain approchait les 83 dollars à New York.

Coupes draconiennes

Dans les faits, c’est Saudi Aramco qui accomplit l’essentiel de l’effort : en juillet, sa production quotidienne est tombée à 9,05 millions de barils, très en deçà des capacités de la compagnie nationale. De son côté, la Russie a jusqu’à présent joué les « passagers clandestins » du cartel : elle affiche certes une politique restrictive, mais jusqu’à l’été, sa production s’était stabilisée à 9,4 millions de barils, selon les analystes. Ses compagnies pétrolières (Rosneft, Lukoil…) ont redirigé leur brut vers des pays comme l’Inde et la Chine, qui n’appliquent pas les sanctions de l’Union européenne et du G7 – même si la Russie doit céder son pétrole « Ural » aux raffineurs à un prix bien plus bas que celui du brent ou du WTI.

Il vous reste 57.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top