L’année 2023 sera celle de tous les records en matière de travaux sur les rails en Ile-de-France. Les usagers devront redoubler de patience dans les transports. Jamais autant de chantiers n’ont été programmés en si peu de temps sur ce réseau, l’un des plus denses au monde, avec ceux de Londres et de Tokyo. A eux seuls, les Franciliens représentent 70 % de la circulation nationale en matière de voyageurs pour la SNCF. « Cela va couper de partout », prévient Laurent Souvigné, à propos du RER B notamment, dont il dirige la partie sud pour la RATP.
Sur de nombreuses lignes, les trains (RER ou Transilien) s’arrêteront plus tôt en soirée : après 22 heures, le trajet se poursuivra à bord de bus de remplacement, bien moins directs et plus lents qu’un train. Cela pourra parfois durer plusieurs semaines d’affilée. Le métro n’est pas épargné. Des interruptions sont prévues le soir pour terminer l’automatisation de la ligne 4, prolonger la 11 de Mairie-des-Lilas à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et la 14 jusqu’à Orly (Val-de-Marne).
Pour les chantiers plus complexes, certaines gares ne seront pas desservies des week-ends entiers. Et, comme chaque année, il y aura des interruptions estivales, indispensables pour mener à bien les travaux hors norme. Le plus spectaculaire, en 2023, sera le remplacement des deux ponts ferroviaires centenaires, sur lesquels passent les RER B et C, à proximité de la gare de Massy-Verrières, dans l’Essonne. Ils enjambent à la fois une voie de TGV et la route. L’opération nécessite l’installation d’une des plus grandes grues au monde, pour retirer les anciens ouvrages en acier riveté et poser les nouveaux, qui pèsent 1 090 tonnes pour le pont Gallardon et 1 670 tonnes pour le pont de Chartres. Les RER ne circuleront pas pendant près de cinq semaines, de la mi-juillet à la mi-août, sur cette portion.
Rajeunir le réseau
Autre événement rarissime à l’été, le RER B, deuxième ligne la plus fréquentée d’Europe, sera totalement coupé à partir de la gare du Nord, vers Mitry-Mory (Seine-et-Marne) et l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, pendant quatre jours. L’interruption comprend un jour ouvré, le lundi. Une première. Cela a beau être programmé le week-end du 15 août, sur le tronçon des « travailleurs de première ligne », ceux qui préparent la journée des autres, l’impact est considérable : 200 000 voyageurs par jour devront être pris en charge par des bus spécifiques (2 400 courses de bus sont prévues par jour). Le dossier est suivi de près par le préfet de région.
Il vous reste 71.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.