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Le chef des députés Renaissance demande aux élus de son groupe de ne pas parler au « JDD » jusqu’à nouvel ordre

Tant que la ligne éditoriale du Journal du dimanche (JDD) reste aussi « inquiétante » que celle du premier numéro sous l’égide de la nouvelle direction, les députés Renaissance ont pour consigne de « ne pas participer à des articles » de l’hebdomadaire. Cette demande émane directement du président du groupe à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard, et a été émise jeudi 10 août dans la boucle de discussion des députés macronistes, selon Le Parisien.

« Bien sûr, je m’y plierai », a réagi vendredi le député d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian (Renaissance) sur Franceinfo. « Je suis complètement d’accord avec ce qu’a dit Sylvain Maillard dans nos échanges. (…) C’est une consigne de prudence et de respect des journalistes qui ont été grévistes pendant des semaines. »

L’hebdomadaire nouvelle formule est revenu dimanche dans les kiosques, après une grève historique de quarante jours de sa rédaction, fermement opposée à l’arrivée de Geoffroy Lejeune à sa tête, craignant une droitisation du titre. La parution du premier numéro sous la direction de l’ancien rédacteur en chef de Valeurs actuelles a été émaillée de plusieurs polémiques, notamment celle à propos de l’entretien qu’a accordé au JDD la secrétaire d’Etat à la ville, Sabrina Agresti-Roubache. « On peut parler de tout mais pas avec n’importe qui », avait réagi lundi le ministre délégué aux transports, Clément Beaune, après l’interview de sa collègue.

« Choix en conscience »

« Chacun fait ses choix en conscience (…) Je pense d’abord aux journalistes du JDD, aux lecteurs, qui ont parfois perdu leur JDD : sa ligne historique, ses valeurs, son ADN, c’est ça que je regrette », avait relevé sur RMC M. Beaune, figure de l’aile gauche du gouvernement.

Plusieurs responsables de gauche ont déploré la démarche de la secrétaire d’Etat, accusant la Macronie d’« accélérer la banalisation » du journal. « Matignon n’a pas été prévenu en amont de cet entretien », avait alors assuré à l’Agence France-Presse une source au sein de l’exécutif, rappelant que « les membres du gouvernement préviennent normalement avant de s’exprimer dans les médias ».

Charlie Hebdo a dénoncé mercredi le « cynisme » de Sabrina Agresti-Roubache qui, pour justifier son interview au JDD nouvelle formule, s’est déclarée « fille de Cabu », dessinateur tué lors de l’attaque djihadiste du journal en 2015. « Le cynisme, l’amateurisme et l’inculture politique n’excusent pas tout », a fustigé Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, dans un bref édito intitulé « Mise au point », publié mardi sur X (ex-Twitter).

La nouvelle rédaction est par ailleurs soupçonnée d’avoir confondu deux faits divers sur sa photo de « une », ce qu’a contesté Lagardère News, propriétaire du journal. La patronne de Radio France, Sibyle Veil, avait également dénoncé lundi sur X la publication d’une fausse information à son sujet.

Désertée par les journalistes grévistes sortants, la rédaction du JDD de dimanche était constituée de « bénévoles », proches de M. Lejeune ou employés de Lagardère, comme Pascal Praud (journaliste à Europe 1 et à CNews) ou Eric Naulleau (ex-compagnon de débat d’Eric Zemmour, candidat soutenu par M. Lejeune à la présidentielle de 2022).

Le Monde

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