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En Afrique du Sud, l’ancien président Jacob Zuma échappe (encore) à la prison

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma.

Jacob Zuma est donc retourné en prison… l’espace d’une heure. Habitué des acrobaties judiciaires, l’ancien président sud-africain n’aura cette fois même pas eu à se contorsionner pour échapper à la détention. Conformément à une décision de justice déclarant illégale sa remise en liberté conditionnelle en septembre 2021, l’ancien président s’est présenté à la prison d’Estcourt, dans la province du KwaZulu-Natal, vendredi 11 août. Théoriquement, il aurait dû y purger le restant d’une condamnation à quinze mois de prison pour outrage. Dans la foulée, il était libéré grâce à une remise de peine collective annoncée à la surprise générale.

L’ancien président sud-africain âgé de 81 ans n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur, ont tenté de convaincre les autorités sud-africaines au cours d’une conférence de presse aux accents schizophrènes annonçant la mesure, le 11 août. Bien au contraire, ont martelé le ministre de la justice et le directeur des services pénitentiaires, « la justice a suivi son cours en ce qui concerne Jacob Zuma », renvoyé en prison conformément à une décision de la Cour suprême d’appel.

Officiellement, c’est donc un simple hasard de calendrier si la mise en œuvre d’une remise de peine collective signée de la main du chef de l’Etat, Cyril Ramaphosa, a été publiée au journal officiel le jour même du retour en prison de l’ancien président, faisant de Jacob Zuma l’un des tout premiers bénéficiaires de cette mesure visant à lutter contre la surpopulation carcérale. « La décision du président de diminuer la peine de délinquants à travers le pays ne concerne pas particulièrement l’ancien président Jacob Zuma », a insisté le ministre de la justice, Ronald Lamola, soulignant l’attachement de Cyril Ramaphosa au respect de la constitution.

« Enfin libre », a de son côté jubilé, hilare, l’ancien président sud-africain dans une courte vidéo postée sur un compte X (ex-Twitter) – de sa fille, Duduzile Zuma, après l’annonce. De fait, la remise de peine de Jacob Zuma vient clore deux années de saga judiciaire après sa condamnation, à la fin de juin 2021, à quinze mois de prison pour avoir refusé de témoigner devant une commission d’enquête sur la corruption massive qui a caractérisé son mandat.

Vieil ami

Le 8 juillet 2021, l’ancien président était incarcéré après un face-à-face tendu de plusieurs jours avec la police. Le pays, qui s’était habitué à voir Jacob Zuma échapper à la justice par tous les moyens, n’en croit pas ses yeux. Mais la stupéfaction laisse rapidement place à l’effroi : son arrestation est suivie de pillages et d’attaques qui marquent le point de départ d’une semaine d’émeutes considérées comme les pires depuis la fin de l’apartheid. Les événements, dont le déclenchement semble alors étrangement coordonné à travers plusieurs provinces du pays, feront plus de 300 morts. Le président Cyril Ramaphosa évoque une attaque « délibérée » et « organisée » contre la démocratie sud-africaine.

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