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Marseille : pourquoi trois policiers du Raid ont été mis en examen après le décès d’un homme lors des émeutes

L’entrée de la salle d’audience d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 3 août 2023.

Ce sera sûrement un ouf de soulagement dans les rangs policiers… Trois fonctionnaires de l’antenne marseillaise du RAID ont été mis en examen, jeudi 10 août, pour violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner, à l’issue de quarante-huit heures de garde à vue. Mais les juges d’instruction chargés de l’enquête sur la mort de Mohamed Bendriss, 27 ans, vraisemblablement provoquée par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) durant la nuit de pillage du 1er au 2 juillet, ont signifié aux trois fonctionnaires un contrôle judiciaire qualifié par certains « de pure forme ».

Cette mesure leur interdit d’entrer en contact avec les parties civiles et de participer à des interventions concernant des violences urbaines ou des grands évènements sur la voie publique. Elle ne leur interdit pas de porter une arme ni de participer aux missions habituelles de cette unité d’élite de la police nationale. Le parquet de Marseille n’avait requis aucune mesure de sûreté particulière précise, en laissant l’appréciation aux juges.

L’enquête conduite par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) et la police judiciaire a, selon un communiqué détaillé du parquet, établi que la victime participait, ce soir-là, aux pillages, juste avant d’être retrouvée en arrêt cardio-respiratoire cours Lieutaud, devant le domicile de sa mère où il se rendait en scooter, autour d’une heure du matin. Des images des caméras de vidéosurveillance urbaine et de celle du petit véhicule de tête de la colonne du Raid démontrent, selon le parquet, que Mohamed Bendriss, sur son scooter, aurait tenté de s’emparer d’un sac de chaussures dérobées dans le magasin Foot Locker, rue Saint-Ferréol, et porté par un homme qui prenait la fuite.

Fuite à scooter

Interpellé, le fuyard aurait confirmé qu’un homme circulant à deux roues l’avait poursuivi pour lui prendre son sac de force. Ce magasin de chaussures et ses réserves avaient été pillés à plusieurs reprises jusqu’au petit matin. Deux hommes ont ainsi été condamnés début juillet à douze et quinze mois de prison, le gérant du magasin ayant précisé dans cette procédure que 60 % de son stock lui avait été dérobé.

Contrairement à ses proches qui ont assuré que Mohamed Bendriss n’avait pas pris part aux pillages et s’était borné à filmer des interpellations avec son téléphone, le parquet estime qu’il participait « à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage généralisé des magasins du centre-ville, fondant une action d’intervention pour en interpeller les auteurs ».

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