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Les élections sénatoriales mettent à l’épreuve la solidité de la Nupes

Le péril de la division était déjà brandi en marge des discussions pour les élections européennes de 2024, il l’est désormais à l’évocation des sénatoriales. L’alliance s’annonçait pourtant « historique », selon le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Pierre Jouvet. Sa direction, qui avait préalablement conclu un accord avec le Parti communiste français (PCF), a fini par s’allier à Europe Ecologie-Les Verts (EELV) début juillet.

Si l’avenir politique de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) reste nimbé d’incertitudes, l’issue des élections sénatoriales l’est beaucoup moins. A l’exception de la parenthèse 2011-2014, durant laquelle le Sénat était majoritairement à gauche pour la première fois de son histoire, le renouvellement triennal de la moitié de l’Hémicycle s’est systématiquement effectué au détriment de ces forces politiques. « Ça ne part pas trop mal pour des formations politiques dont l’objectif premier est de conserver des sièges », pronostique pourtant Bruno Cautrès, chercheur au laboratoire Cevipof de Sciences Po.

Ces guerres intestines augurent-elles d’une « fin prématurée de la Nupes » ?, interroge le politologue. « Les électorats sont en demande d’unité. Enterrer la Nupes serait aller trop vite en besogne », avance-t-il. Elle semble plutôt entériner une nouvelle étape de son existence, où le rapport de force dessert La France insoumise (LFI) : « C’est une unité paradoxale : d’une part, elle n’existe pas partout. D’autre part, ses fragilités sont révélatrices de tensions au sein de la gauche, notamment vis-à-vis de La France insoumise. L’histoire de l’union de la gauche n’a jamais été un long fleuve tranquille », résume Bruno Cautrès.

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« Passer à la vitesse supérieure »

C’est la débâcle annoncée pour LFI, qui n’est pas représentée au Sénat : « La France insoumise, comme le parti d’Emmanuel Macron, sont des organisations politiques créées il y a quelques années seulement. Elles ont moins d’ancrage local, d’élus dans les départements [qui élisent les sénateurs], les dernières élections locales ne leur ont pas été vraiment favorables. Forcément cela les pénalise pour les sénatoriales », explique le chercheur.

Les socialistes se réjouissent de l’accord conclu, mais l’amertume prédomine dans les rangs de LFI. La tête d’affiche du mouvement, Jean-Luc Mélenchon, a riposté dans une note de blog caustique, le 26 juillet : « La Nupes est en décomposition, et c’est la faute de qui, devinez ? De Mélenchon, bien sûr ! (…) EELV et le PCF désignent chacun une tête de liste aux européennes et le PS déclare qu’il va en faire autant. La faute à qui ? Surprise : à Mélenchon, cela va de soi », brocarde le triple candidat à l’élection présidentielle.

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