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« L’inquiétude grandit sur la capacité du gouvernement à anticiper et à préparer la société du “bien-vieillir” »

Alors que la France a connu des crises sociales majeures à répétition ces dernières années, la récente nomination d’Aurore Bergé au poste de ministre des solidarités consacre l’arrivée d’un troisième ministre en trois ans sur le sujet. Alors que, selon les projections de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le nombre de personnes de plus de 65 ans sera en France de 16 millions et demi en 2030 et de 19 millions en 2040, le président de la République n’a plus daigné nommer de ministre – ou même de secrétaire d’Etat – chargé des personnes âgées depuis mai 2022.

En tant que président de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale [Unccas], et plus encore comme maire d’Alfortville (Val-de-Marne) – où mon prédécesseur, Joseph Franceschi (1924-1988), fut le premier membre d’un gouvernement français chargé des personnes âgées sous la Ve République –, ce manque de considération pour l’avenir de nos anciens nous interpelle, et même nous alerte face à l’ampleur du défi démographique qui est devant nous.

Alors que la première prise de position de la nouvelle ministre des solidarités vise à réduire le congé parental, et que le groupe parlementaire qu’elle présidait auparavant a purement et simplement enterré une proposition de loi sur le grand âge – bienvenue même si très modeste –, l’inquiétude grandit chez de nombreux acteurs de l‘action sociale sur la capacité du gouvernement à anticiper et à préparer la société du « bien-vieillir ».

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Certes, nos résidences autonomie [accueillant des personnes âgées autonomes mais qui ne peuvent ou ne veulent plus vivre chez elles] – dont les centres communaux d’action sociale [CCAS] gèrent 60 % du parc – et nos établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes [Ehpad] tiennent une place importante dans cette optique. Mais nos seniors – souvent actifs et indépendants – veulent aussi vivre dans des villes adaptées à leurs attentes.

Un partenariat avec nos collectivités locales

Il convient de leur garantir des logements à la fois résilients, c’est-à-dire capables de supporter les événements liés au climat, et connectés. Il est aussi nécessaire – et c’est là le rôle de la « densité harmonieuse » que je promeus dans nos villes – de leur assurer la proximité avec les commerces et les lieux d’animation, les services publics, un espace urbain adapté, accessible et inclusif, des modes de mobilités universels, des infrastructures et des personnels spécialisés à la hauteur de leurs besoins.

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