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Les compagnies aériennes contraintes de s’adapter à la fermeture du ciel nigérien

« Il n’y a plus de vols. » Depuis Niamey, la capitale du Niger, où il est resté, en dépit de l’évacuation des Français qui a fait suite au putsch contre le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet, Dominique (le prénom a été modifié), expatrié, confirme l’absence d’avions commerciaux depuis dimanche 6 août. Ce jour-là, face à la menace d’une intervention aérienne menée depuis les Etats voisins, la junte a pris la décision de fermer l’espace aérien du Niger. « On espérait qu’il resterait ouvert pour les cinq pays limitrophes comme auparavant, mais non. Alors, on attend », raconte Dominique, qui comptait prendre un vol Air Algérie afin de rentrer. Jusqu’ici sans succès.

Si elle entrave les mouvements des voyageurs sur place, cette situation entraîne déjà pour les compagnies aériennes des complications allant bien au-delà du Niger. Cette interdiction vient en effet s’ajouter à celle qui prévalait déjà pour le survol de la Libye et du Soudan, ce qui rend plus de la moitié du ciel sahélien impraticable pour elles.

Dans la précipitation, dimanche, Air France, British Airways, KLM, Lufthansa, ou Turkish Airlines, entre autres, ont dû annuler des vols, les retarder, voire les dérouter afin de pouvoir faire le plein de carburant nécessaire à l’allongement de la durée de certains vols. Sur six d’entre eux, la compagnie hexagonale, qui dessert trente-trois destinations sur le continent africain, a par exemple dû faire demi-tour en plein vol en vue de refaire le plein de kérosène. Celui qui effectuait la liaison entre Nairobi, au Kenya, et Paris – Charles-de-Gaulle a ainsi été dérouté vers Casablanca, au Maroc, pour se réapprovisionner.

Air France a également suspendu ses vols à destination de Bamako (Mali) et Ouagadougou (Burkina Faso) jusqu’au vendredi 11 août inclus, ces deux pays étant dominés par des régimes militaires qui se sont solidarisés avec la junte du Niger. « Les vols opéreront sans escale entre Accra (Ghana) et Paris – Charles-de-Gaulle », a précisé la compagnie.

Suivi heure par heure

Depuis lundi, ces compagnies tentent de s’adapter, mais les conséquences, si cette situation venait à perdurer, risquent d’être fâcheuses en matière d’organisation, de délais et de surcoûts. D’autant qu’elles sont déjà pénalisées par la fermeture des espaces aériens ukrainien et russe sur leurs vols entre l’Europe et l’Asie. « Au total, 37 % des vols durent plus de huit heures, soit 14 % de plus qu’avant la pandémie [de Covid-19] », détaillait une étude de l’organisation European Travel Commission publiée en mai, qui notait les pertes de parts de marché des compagnies occidentales sur ces destinations au profit de leurs rivales chinoises.

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