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Les groupes du CAC 40 affichent encore une santé de fer

Le quartier d’affaires de La Défense, près de Paris, le 21 avril 2020.

Dans le sillage de 2022, la plupart des entreprises du CAC 40 ont de nouveau affiché d’excellents résultats au premier semestre 2023, déjouant les pronostics prudents et mesurés des analystes en début d’année face aux incertitudes macroéconomiques. Leurs dimensions, la solidité de leurs structures financières et leurs présences mondiales donnent aux multinationales françaises des atouts considérables.

Au total, elles ont réalisé entre 85 milliards et 89 milliards d’euros de résultats nets (selon l’agrégat retenu pour les banques), pour un chiffre d’affaires de plus de 900 milliards. Avec un quarté de tête sans grande surprise : Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler…), qui a engrangé 10,9 milliards, TotalEnergies (8,9 milliards), LVMH (8,5 milliards) et BNPParibas (7,2 milliards).

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Le résultat net progresse de 12,7 % en moyenne par rapport à la même période de 2022. Les sociétés sont montées en gamme, ont réduit leurs coûts et puisé dans les provisions réalisées en 2022 pour absorber les surcoûts des certaines matières premières. L’activité des sociétés de l’indice phare de la Bourse de Paris (hors Pernod Ricard et Alstom, aux exercices décalés) a été soutenue, avec une hausse cumulée de 7,4 % des chiffres d’affaires : Bouygues (+ 41 %), qui a racheté à Engie le spécialiste des services techniques Equans ; le motoriste Safran (+ 28 %), porté par une reprise du trafic aérien bénéficiant aussi à Airbus ; Hermès (+ 22,3 %), qui confirme son excellente santé ; STMicroelectronics, favorisé par les besoins en semi-conducteurs. Chez Renault, passé de – 1,7 milliard en 2022 à 2,1 milliards cette année, le directeur général, Luca de Meo, se félicite d’« un des retournements les plus rapides de l’histoire récente de l’industrie automobile » après deux années difficiles marquées par le départ précipité de Russie, en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Marges stables malgré l’inflation

Le marché automobile se redresse. Stellantis tire profit de la politique sans concession (modèles haut de gamme à prix élevés, réductions drastiques des coûts fixes) menée depuis des années par son directeur général. Avec une marge opérationnelle de 14,4 % supérieure aux 10,5 % de Tesla, indique Carlos Tavares, son groupe est le plus rentable des grands constructeurs auto. Un environnement porteur qui profite à Michelin et à ses pneumatiques premium, qui réalise un profit de 1,2 milliard (+ 44,7 %).

L’inflation n’a pas pesé sur les marges, ce qui constitue une surprise pour nombre d’observateurs. En 2022, les grandes entreprises avaient été accusées – y compris par les économistes de la Banque centrale européenne – de « greedflation », ou « profitflation », pour avoir répercuté leurs surcoûts (énergie, matières premières…) au-delà du nécessaire et davantage nourri l’inflation que les augmentations salariales. « Pour plus de la moitié des sociétés, le résultat opérationnel [+ 8 % en moyenne] progresse plus vite que le chiffre d’affaires, c’est-à-dire que la marge augmente », note Bénédicte Hautefort, cofondatrice de Scalens, une fintech consacrée aux sociétés cotées. Mais Mme Hautefort ne considère pas que les groupes les plus performants ont augmenté leurs prix au-delà de la hausse de leurs coûts.

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