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Le parquet demande un procès pour le suspect du meurtre du policier Eric Masson, tué à Avignon en 2021

Rien ne laissait présager que ce mercredi 5 mai 2021 serait fatal au brigadier Eric Masson, tué d’une balle dans la poitrine lors d’une mission de routine dans le Vaucluse. Ce jour-là, le jeune policier rentrait d’une opération de lutte contre le trafic de drogues à Carpentras avec quatre collègues quand l’équipage a été appelé pour régler un différend dans un quartier d’Avignon.

Une fois sur place, les cinq policiers, habillés en civil, ne constatent aucun trouble et décident, à l’initiative du brigadier Masson, de contrôler un point de deal du quartier, surnommé « le Carthage ». Eric Masson et son binôme interpellent une dame qu’ils ont aperçue en train d’acheter une barrette de cannabis. Deux jeunes hommes s’approchent alors des policiers en civil et leur demandent : « Qu’est-ce que vous faites là ? Tu charbonnes ? »

Selon son coéquipier, Eric Masson avance dans leur direction pour leur parler, quand l’un d’eux sort une arme de sa sacoche et ouvre le feu sur le brigadier, puis vers son binôme. Ce dernier parvient à s’abriter derrière une voiture et fait feu à son tour à deux reprises en direction du tireur, sans le toucher. Les deux jeunes hommes disparaissent en courant. Il est environ 18 h 30. Malgré l’arrivée des secours, le policier, 36 ans et père de deux enfants, meurt sur place une heure plus tard des suites de ses blessures.

Après deux ans d’enquête, le parquet d’Avignon a requis, le 20 juillet, que le suspect, Ilias A., aujourd’hui âgé de 22 ans, soit renvoyé devant la cour d’assises pour « meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », une infraction passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Surnommé « l’Excellent de Carpentras », ce petit dealeur à l’enfance chaotique – élevé par une mère seule fragile psychologiquement, il a été placé quelque temps en famille d’accueil – avait déjà été condamné quatre fois pour trafic de drogues avant les faits.

Résidus de tirs

Ilias A. et son comparse, Ayoub A., 22 ans lui aussi, seront arrêtés quatre jours après les faits, à l’issue d’un intense travail de surveillance. Selon le réquisitoire définitif, révélé par Le Parisien et auquel Le Monde a eu accès, les deux jeunes hommes s’étaient réfugiés juste après le meurtre dans une cave du quartier de la Rocade, à Avignon, aménagée en épicerie clandestine par un de leurs amis d’enfance. Selon le parquet, c’est de là qu’ils auraient organisé durant quatre jours leur tentative de fuite vers l’Espagne.

Le 9 mai, à 22 h 30, les deux suspects sont interpellés à bord d’une Renault Kangoo au péage de Remoulins (Gard), en direction de la frontière espagnole. Dès leurs premiers interrogatoires, chacun adopte une stratégie de défense diamétralement opposée. Ilias A. nie les faits en bloc et assure qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime. Il jure que sa tentative de départ vers l’Espagne était en réalité un « go fast » visant à ramener de la drogue. Il refuse de participer à la reconstitution du meurtre d’Eric Masson.

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