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La dionée attrape-mouche, agile carnivore

Retrouvez tous les épisodes de la série « Plantes de génie » ici.

Quelle imprudente, cette petite araignée ! Un claquement de doigts et la voilà prisonnière de la dionée attrape-mouche, qui, comme son nom ne l’indique pas, mange aussi bien des mouches que des araignées, des fourmis que des orthoptères (sauterelles) et des coléoptères (coccinelles).

Savamment appelée Dionaea muscipula – littéralement dionée piège à souris –, cette plante appartient à la famille des Droseraceae, l’une des dix-huit familles de plantes carnivores. Très connue du grand public, on la trouve dans les jardineries ; elle est considérée comme « la » plante carnivore parmi toutes. Le naturaliste britannique Charles Darwin (1809-1882) l’avait même élevée au rang de plante la plus « merveilleuse » au monde. Dans son ouvrage Insectivorous Plants, publié en 1875, où il confirme la carnivorité de certaines espèces, il lui a consacré quarante-cinq pages. « Cette plante, que l’on appelle ordinairement la trappe de Vénus à cause de la rapidité et de la force de ses mouvements, est une des plus étonnantes qui soit au monde », écrit-il dans son livre.

C’est le botaniste irlandais John Ellis (1710-1776) qui, le premier, donna une description scientifique de la plante, en 1768. Pour attirer et piéger ses proies, Dionaea muscipula a en effet plus d’un tour dans ses feuilles. Celles-ci sont disposées en rosette et composées de deux lobes de couleur brillante virant au rouge, à l’intérieur desquelles un système de trois à six poils sensitifs permet d’actionner le piège. Des glandes nectarifères produisant une substance odorante attirent les futures proies. A la périphérie des deux lobes, une série de quinze à vingt dents légèrement courbées vers l’intérieur fonctionnent comme un piège à loup.

La dionée attrape-mouche est la seule plante carnivore à posséder un mécanisme de piégeage actif, contrairement à d’autres plantes carnivores. Exemple : la drosera piège de manière passive ses proies grâce à ses feuilles couvertes de trichomes (des poils) glanduleux qui sécrètent une substance visqueuse, façon papier tue-mouche. Et les victimes de la nepenthes se noient dans ses feuilles en forme d’urnes.

Stimulation des poils

Notre petite araignée n’est pas seulement imprudente, elle est aussi malchanceuse. Si elle n’avait touché qu’un seul des poils de l’intérieur du lobe, elle aurait pu s’en tirer. De fait, deux stimulus sur le même poil ou un autre dans un intervalle d’environ vingt à trente secondes sont nécessaires pour que les mâchoires de la dionée se referment. Au-delà, le compteur se remet à zéro.

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